Amélioration d’anciens
wagons Jouef (6)

Page créée le 05/05/2016.

Détaillage du wagon réfrigérant Iaehss

Modifications à effectuer

En plus des tampons et des marchepieds déjà évoqués, les différentes rampes et échelles, en plastique moulé, sont à refaire. Il existe un « kit » en photodécoupe pour ce wagon, mais je lui reproche comme toujours l’aspect plat et non cylindrique des rambardes et autres mains montoires. Il est vrai que, vu de loin et peint en noir, cela fait illusion.

Je prévois aussi de remplacer les plaques de marquage principales, car la tampographie d’origine est mal appliquée.

Mains montoires

Il existe quatre mains montoires à proximité des portes. Les tenons de fixation sont très gros, mais je n’ai pas envie de mastiquer les trous. Donc ces « plots » seront conservés, collés et éventuellement peints pour les rendre plus discrets. Mais les quatre mains montoires d’angle manquent. Elles sont un peu différentes : même entraxe, mais retours coudés à angle droit.

Sur les photos, leur aspect est vraiment très gracile et leur diamètre est visiblement plus faible que celui des échelles. Je choisis du fil de maillechort de diamètre 0,3. Un gabarit très simple permet de couder les huit pièces à 12 mm d’entraxe. Quatre d’entre elles ont ensuite leurs extrémités repliées à 90° à environ 1 mm des premiers coudes. Elles seront dégraissées à la soude caustique, brunies et soigneusement essuyées, dans le but éventuel de les peindre en noir, car, sur les photos en noir et blanc, elles semblent de couleur très foncée, et je vais — une fois n’est pas coutume — faire confiance à Jouef sur ce point.

La caisse du wagon, montée sur son support en contreplaqué, est percée à ⌀ 0,4 aux emplacements voulus. Les mains montoires sont collées à la cyanoacrylate, par l’intérieur pour les pièces près des portes, et par l’extérieur aux extrémités, avec une microgoutte de colle.

Les échelles

Je vais donc tenter de fabriquer les échelles à partir de rond maillechort de diamètre 0,4. J’ai fait un test (virtuel, en dessin 3D) avec du 0,5, et cela m’a paru trop épais.

Pour rendre les pièces un peu moins fragiles, j’ai modifié les points d’attache aux dossiers du wagon. Autant que je peux le distinguer sur les photos, il n’y a pas de fixation en bas : le premier échelon est libre, et résulte en fait du coudage des deux montants, formant une sorte de U. Vous voyez au contraire sur mon dessin que seul le montant extérieur ① est coudé pour former l’échelon, puis il se prolonge horizontalement ⓐ pour rentrer dans la caisse du wagon. Il y aura donc deux points de fixation en haut ⓑ et deux autres en bas.

Le cinquième échelon semble manquant, mais il sera constitué en fait par la plateforme qui sera fabriquée à part.

La fabrication est assez délicate et, pour éviter des crises de nerf, il faut préparer des gabarits. La construction se décomposera en trois temps :

Les gabarits sont usinés dans des plaques d’époxy de rebut (je n’en manque pas), de préférence ép. 1,6 pour la rigidité, même si les dimensions sont réduites. L’avantage est double : c’est une matière isolante (aussi bien thermiquement qu’électriquement) et elle supporte bien la chaleur du soudage, par définition. Le positionnement du fil maillechort sera assuré par une rainure en V réalisée avec une fraise à 60° qui sert normalement à détourer les pistes des circuits imprimés en gravure dite anglaise. On en trouve facilement et bon marché sur Internet. La profondeur de la rainure sera de 0,3 à 0,4 mm. Évidemment, pour la réaliser, il faut une fraiseuse. Si, en plus, on veut graver toutes les courbes, il en faut une numérique. Je n’en ai pas, et je me contente de fraiser « large », avec une fraise cylindrique, aux emplacements des coudes et des virages.

Fraises à graver 60°

Je m’étais demandé comment maintenir les différentes pièces bien plaquées dans leur rainure. Finalement, j’ai utilisé des morceaux de ruban adhésif, à changer toutes les deux soudures environ ! Mais le maintien n’est pas aussi efficace qu’avec une bride vissée par exemple.

Voici une photo du gabarit d’échelle avec une pièce déjà soudée dedans. J’aurais dû faire deux gabarits symétri­ques, car l’aspect des joints est bien meilleur sur la face opposée aux soudures. Les pièces, et en particulier les échelons, doivent être ajustés au dixième de millimètre pour obtenir une tenue correcte.

Gabarit de fabrication des échelles

Cliquez sur l’image avec la souris pour voir des détails.

La soudure se fait avec un alliage étain-argent électronique, dont une minuscule tranche (pour fixer les idées, l’équivalent au 87e d’une bonne tranche de salami…) est déposée sur le joint préalablement badigeonné de flux. Le fer, réglé à 350° environ, n’apporte que la chaleur.

Voici le gabarit d’assemblage des pièces. Il sert aussi au cintrage des rambardes, avec des trous recevant des tubes de 2 ou 3 mm, et au perçage de la caisse, grâce aux trous repérés et aux encoches de positionnement prévues pour venir chevaucher les boisseaux des tampons.

  1. Trous ⌀ 0,5 pour marchepieds ;
  2. Trous ⌀ 0,5 pour rampes ;
  3. Trous ⌀ 1,1 pour plateforme.
  4. Trou ⌀ 0,5 pour boîtier électrique.

Les rainures inclinées ont été obtenues en faisant pivoter la plaque autour de la vis centrale et en repositionnant les autres vis à des emplacements calculés pour une rotation de ±14°.

Gabarit de montage et de perçage

Voici enfin une photo d’une des pièces réalisées, posée sur un autre gabarit en contreplaqué, pour la mise en peinture (Humbrol acrylique mat noir no 33).

Je prévois de réunir tous les plans utiles dans un fichier PDF.

Échelles montées et peintes

Les plateformes

Après réflexion, je conserve les anciennes plateformes, débarrassées bien sûr de leurs échelles et rambardes, car leurs supports sont assez ressemblants. Mais je vais être obligé de les repositionner plus haut, un essai à vide m’ayant montré qu’elles sont trop basses par rapport aux échelles — en fait, ce sont les échelons qui sont un peu trop espacés. Il faut donc boucher tous les trous de fixation, avec des morceaux d’Evergreen : morceaux de 1 × 0,8 mm en bas et 0,75 × 1,5 mm en haut, enfoncés à force et arasés. On peut aussi mastiquer, mais je n’aime pas — je ne l’ai pas déjà dit ?

Pour rendre les plateformes compatibles avec les nouvelles échelles, il suffit d’en réduire d’environ 0,5 mm la largeur à l’arrière, entre les bords et les supports, avec un cutter, et de les amincir en enlevant par fraisage leur relief antidérapant très grossier, que je remplace par de la tôle de laiton imitation métal déployé, collée avec du double-face mince. Comme tous les détails métalliques ajoutés, elle sera brunie puis peinte. Il faut aussi amincir les tenons de fixation pour qu’ils puissent rentrer dans les nouveaux trous ⌀ 1,1 à 1,2 mm.

Remarque : la matière plastique de ces plateformes est souple et ne s’usine pas facilement.

Le boîtier électrique qui se trouve sous une des passerelles est aussi conservé, mais les conduits ou câbles qui y sont reliés sont remplacés par des conducteurs rigides de diamètre approprié : du fil de mini wrapping dénudé ⌀ 0,3 pour celui du bas, et du fil téléphonique, dénudé aussi, ⌀ 0,5 pour celui du haut. Le petit boîtier juste en dessous du toit, oublié par Jouef, de largeur 1,5 mm et de hauteur 1,7 mm, est créé en détourant un morceau d’Evergreen ép. 1 à la mini-fraiseuse, sans oublier d’y percer un trou non débouchant ⌀ 0,5 pour insérer un tenon de fixation en maillechort ou autre. Ce boîtier est peint en gris clair (je ne suis pas sûr de cette couleur). Un trou est prévu sur le gabarit de montage pour percer la caisse à cet endroit (repère ④).

Petit boîtier électrique

Les marquages

Sur mon exemplaire, le marquage d’origine est appliqué de travers. Si ce n’était pas le cas, je crois que je n’y toucherais pas. Se pose alors le problème de la plaque d’inscriptions en saillie de 3/10 environ sur le modèle, solution souvent utilisée par Jouef pour faciliter la décoration de ses modèles, alors qu’en réalité, les inscriptions sont peintes directement sur la caisse. Alors, faut-il araser cette plaque, au risque d’abîmer la caisse, ou la laisser telle quelle ? Je ne prendrai pas de risque : avec des décalcomanies, l’épaisseur ne sera guère visible.

Voici la nouvelle plaque, copiée sur photo de wagon réel, avec une adaptation pour la rendre plus lisible. L’image est au format SVG. Elle n’est pas à l’échelle.

Résultat

Vue des modifications sur le wagon Iaehss

Le noir des décals tire un peu sur le rougeâtre, bien que l’impression ait été faite en niveaux de gris, mais c’est beaucoup moins visible en réalité que sur les photos. Il manque encore quelques touches de noir sur les verrous des portes.

Réf. SMD 124
Kit de détail pour "frigo" Jouef
25,10 € — prix fin 2016 chez SMD

Lot de 10 fraises à graver 60°
pour circuit imprimé
9,59 € (prix 2017) sur Amazon

Scale Scenics réf. 652-3501,
grille en laiton photodécoupé,
8,90 € — prix 2017 chez micro-modele

Oui, car je n’ai jamais su me servir de ce machin pour faire des lignes obliques :
Télécran
Alors, avec une table XY, c’était raté d’avance !

Il se peut que les caractères s’affichent mal
si ma police SNCF n’est pas prise en charge
par votre système.