Page créée le 03/01/2018 ; mise à jour le 9/10/2023.
J’ai laissé le wagon à l’abandon pendant presque un an, occupé que j’étais à d’autres projets, tels que le portique de manutention de conteneurs. Et j’ai bien fait, car certains déboires de peinture de ce dernier m’ont appris certaines choses à ne pas faire.
Je constate d’abord qu’une sorte de poudre grisâtre s’est développée à beaucoup d’endroits, je pense là où j’ai utilisé de la crème à souder. Effectivement, à part le nettoyage des soudures au stylo à fibres de verre, je n’avais pas lavé le wagon. J’enlève donc cette poudre à la fibre de verre, puis je lave à l’eau chaude.
D’habitude, je dégraisse les objets métalliques à la soude caustique, mais je n’en ai plus et je n’en trouve plus dans ma grande surface habituelle. Je me rabats sur le Décap Four ! Je laisse agir pendant 10 minutes environ, puis je lave encore une fois à l’eau chaude.
Puis vient la phase de décapage / passivation, avec le produit P505 de AMF 87. Trempage pendant 6 minutes, puis re-lavage. Et là, surprise ! Les portes se détachent ! Les petits points de soudure (faits à l’eau à souder) n’ont pas résisté. Cela me conforte dans l’idée que l’eau à souder n’est bonne qu’à l’étamage des pièces, pas au soudage ! Pas grave, je les peindrai à part, et les replacerai à la fin, par collage à la cyano.
Maintenant, je vais tenter une expérience qui a été conseillée en son temps par Gérard Huet : le brunissage. Avantage : il permet de bien repérer les endroits mal nettoyés, où le brunisseur ne prend pas. D’autre part, une éventuelle griffure de la peinture se verra moins sur un fond sombre que sur le métal brillant. Inconvénient : il y a un risque de production de poudre non adhérente, qu’il faut essuyer et laver le mieux possible. L’application se fait à la brosse, pas au trempé : j’ai constaté que cette dernière méthode produit beaucoup plus de cette poudre noire. Je suppose que c’est une question de présence ou non d’oxygène qui influence la réaction chimique. Bien entendu, un lavage sérieux avec brossage s’impose après ce traitement.
J’applique d’abord à l’aérographe une couche très mince, non couvrante — sur les conseils de Christophe Dufresnoy, d’AMF 87, d’apprêt d’accrochage.
Vient ensuite la première couche de peinture, en rouge UIC 606. À mon goût, cette couleur tend trop vers le carmin. Pour les couches suivantes, je vais faire un mélange de cette teinte et de jaune d’or, à raison de cinq parties de la première et d’une partie de la seconde. Au passage, je remarque que la dilution conseillée (deux tiers de peinture pour un tiers de diluant) n’est pas suffisante. Le mieux est moitié-moitié. Avec la dilution préconisée, la surface obtenue est assez granuleuse.
Le résultat final, après deux autres couches, est un peu trop clair, mais cela évoque assez bien une peinture un peu délavée.
La peinture Railcolor est assez brillante, ce qui n’est pas pour me déplaire. Il sera toujours temps, après la pose des marquages et patine, d’appliquer un vernis satiné voire mat pour casser ce brillant.
Voici l’aspect du wagon après recollage des portes. L’état de surface n’est pas parfait, même si ça ne se voit pas trop sur cette photo.
Il est temps de choisir l’époque de « vie » du wagon : cela déterminera son immatriculation et ses marquages. En fonction de mes préférences, j’ai le choix entre la fin de l’époque III (disons années 60) avec la numérotation SNCF, et le début de l’époque IV avec la numérotation UIC. Dans ce dernier cas, il y a peu de chances que ce wagon soit encore en service commercial, puisque cette série, comme tous les wagons G1 (ou K1) provenant des anciens réseaux, a été complètement radiée au 1er janvier 1969 (Ferrovissime Hors Série no 7, p. 67).
Voici les marquages à choisir en fonction de ce choix ; rouge pour l’époque III, vert pour l’époque IV. Noter que le cartouche de révision est daté de 1949, et qu’il n’y en a pas de postérieur ! Je choisis finalement l’époque IV, avec peut-être un grand « Z » signant l’arrêt de mort de ce pauvre wagon !
Pour les emplacements, il suffit de se reporter à la notice AMF 87, sauf pour les marques de freinage des extrémités et les tableaux de révision, qui ont été oubliés sur le dessin.
La pose est facilitée par le fait que les décals sont détourées. Il n’y a donc pas besoin de les découper au plus près. Heureusement, car certaines sont très petites !
Voici le matériel utilisé, photographié après la pose. À gauche, les produits sensés faciliter la pose (Microset) puis « intégrer » la décal au support (Microsol). L’action de ce dernier n’est pas flagrante, peut-être en raison de l’épaisseur des décals. Ensuite, brucelles pour saisir la décal, pic à cocktail pour la maintenir ou la déplacer (délicatement…), coton-tige pour éponger l’excédent de liquide. À droite, coupelle avec un peu d’eau pour imbiber les décals (quelques secondes de trempage suffisent).
Le wagon est fixé sur une planchette avec un peu de Patafix pour faciliter sa manipulation et épargner les marchepieds déjà bien maltraités.
Je m’arrange pour découper la décalcomanie en incluant un morceau de support plus long que juste nécessaire — ce n’est pas toujours possible si des décals sont trop près les unes des autres — ce qui facilite la préhension et la dépose par glissement. J’utilise un pic à cocktail en bois pour ne pas risquer de détériorer la décal. Ces décals sont assez solides, je n’en ai déchiré aucune. En contrepartie, elles sont relativement épaisses.
Je trouve le résultat très satisfaisant. Je craignais des difficultés pour le marquage du châssis, en retrait derrière les marchepieds, mais ça s’est bien passé.
Je dois poser les porte-étiquettes que j’avais oubliés, ainsi que les attelages, ces derniers simplement collés, sans le ressort de traction éventuel, et les demi-accouplements de freins, récupérés dans la grappe de détaillage d’un autre wagon.
Je ne suis pas du tout un spécialiste de la patine, et, lorsque je vois certaines réalisations, j’en reste sans voix ! Aussi vais-je me contenter de quelque chose de très simple.
Je vais utiliser pour la patine un mélange de teintes mates Humbrol Enamel, 3 parties de gris ardoise, 2 parties de rouille, le tout dilué avec 5 parties de Humbrol Enamel Thinners (donc moitié peinture, moitié diluant).
Pourquoi la peinture Humbrol pour cet usage ? Parce que je l’ai déjà utilisée et que le résultat m’a satisfait. Cependant, je dois avouer que c’est un peu plus compliqué qu’avec les marques Railcolor ou Décapod ; en particulier, il faut faire attention pour le nettoyage de l’aérographe : l’acétone fait floculer ou précipiter la peinture qui bouche alors complètement le réservoir et la buse ! Il faut donc utiliser le diluant Humbrol ou, peut-être, l’essence F.
Bien sûr, pour la patine, il faut avoir le doigt léger sur la gâchette ! Je commence par un voile assez fin sur les bas de caisse et les boîtes d’essieux. Ensuite, je repasse de façon plus appuyée sur le châssis et les dessous (marchepieds, réservoir d’air et distributeur de freinage). Enfin, en éloignant davantage l’aérographe (20-25 cm), je passe un voile sur l’ensemble de la caisse pour casser le brillant de la peinture, en insistant un peu plus sur le toit. Je n’oublie pas les essieux, traités à part, et dont les tables de roulement sont protégées par des bandages d’adhérence Roco.
Enfin, je peins à la main les plateaux et les plongeurs des tampons, aussi en gris ardoise Humbrol, mais non dilué.
Le montage de ce wagon m’a bien plu, et m’a permis de lever mes doutes concernant mes capacités de construction en laiton / maillechort. Mais, surtout, il m’a décidé à passer à l’acte quant à la construction intégrale d’une maquette, en me donnant de nombreuses astuces de conception.
Je n’oublie surtout pas tous ceux qui, sur le forum Loco-Revue ou par courriel, m’ont donné des conseils très utiles. Qu’ils en soient ici remerciés.
Ce petit wagon a bien droit, comme tout modèle du commerce, à sa boîte. Elle est conçue pour protéger particulièrement les marchepieds, qui sont la seule partie fragile de ce modèle. L’intérieur est constitué de polystyrène extrudé (PSX) de 6 mm d’épaisseur.
On voit bien les découpes au niveau des marchepieds.
Je signale de plus que des cales en carton sont insérées entre les tampons et les parois en PSX, empêchant que ceux-là ne perforent celles-ci.
Railcolor P505
Décapant acide pour dépassiver et désoxyder
Prix 2018 : 9,00 € pour 250ml
Chez AMF 87
Railcolor P511
Apprêt (primer) d’accrochage
Prix 2018 : 5,10 € pour 30 ml
Chez AMF 87
Railcolor P114
Rouge wagon UIC (SNCF 606)
Prix 2018 : 5,10 € pour 30 ml
Chez AMF 87
Railcolor P053
Jaune d’or (SNCF 444)
Prix 2018 : 5,10 € pour 30 ml
Chez AMF 87
Humbrol gris ardoise sombre mat no 224
Réf. 350-HU20224
Prix 2018 : 2,25 € pour 14 ml
Chez micro-modele
Humbrol rouille mat no 113
Réf. 350-HU20113
Prix 2018 : 2,25 € pour 14 ml
Chez micro-modele
Diluant Humbrol Enamel Revell Color Mix
Réf. 350-HU7430
Prix 2018 : 6,50 € pour 125 ml
Prix 2023 : 9,70 € pour 100 ml
Chez micro-modele