Page créée le 07/04/2025 ; mise à jour le 25/04/2025.
Suite à ma déconvenue (prévisible) concernant le mini-tour chinois, j’ai commandé le tour Proxxon FD 150/E, ainsi que les accessoires indispensables, mandrin à clé de poupée mobile et jeu de pinces ER11.
J’avais déjà acheté pour le mini-tour chinois un jeu d’outils de coupe.
Le tour est livré dans son emballage Proxxon, sans suremballage discret, augmentant ainsi le risque de vol ! À l’intérieur, le calage en polystyrène expansé est insuffisant et défoncé ; les accessoires ne sont pas calés du tout et se baladent dans le carton. De ce point de vue, le tour chinois était mieux protégé, et de façon plus écologique.
Voici une vue d’ensemble en sortie d’emballage, avant montage des manivelles.
Devant le tour lui-même, on distingue un sachet contenant les manivelles, la clé de broche et un étui contenant la pointe mobile et les leviers de serrage du mandrin.
En ouvrant le capot de protection verrouillé par une vis moletée, on découvre la transmission par courroie trapézoïdale double, ici en position grande vitesse. La poulie menante est en bois ! Pourquoi pas !
La courroie est très tendue : le tendeur est inutile dans cette position, mais il l’est en position petite vitesse. On aperçoit à l’intérieur du capot le tableau de choix des vitesses en fonction de la matière et du diamètre de la pièce à usiner. L’ennui est qu’il est imprimé sur fond miroir, ce qui le rend difficile à lire dans certaines conditions. Pourquoi pas blanc, tout bêtement ?
La mise en marche et l’arrêt se font par boutons-poussoirs et relais d’automaintien, évitant le risque de redémarrage intempestif après disparition et rétablissement de la tension du réseau. Le câble d’alimentation 230 V à trois pôles a une longueur de 1,70 m. J’aurais aimé qu’il soit déconnectable pour faciliter le rangement. Je crains que la sortie de câble ne fasse pas de vieux os.
La notice multilingue est assez détaillée, avec quelques traductions approximatives cependant.
Le poids de l’ensemble est de 4,5 kg, soit quasi le même que pour le tour chinois.
Le banc d’une seule pièce en aluminium est assez rigide (section : 70 × 50). Un point de fixation est prévu à chaque extrémité Le chariot porte-outil et le mandrin sont en acier. La poupée et le chariot ont chacun un levier de blocage rapide.
Jeux : les coulisses sont bien réglées ; seules les manivelles ont du jeu, inévitable avec les vis à filet triangulaire (M6 × 1). Les lardons sont en laiton.
L’arbre de broche est creux, permettant le passage de barres cylindriques de diamètre maximal 8,5 mm.
Le porte-outil est aussi en acier. Il présente deux emplacements pour outils de coupe de section 6 × 6 mm, la hauteur maximale étant de 8 mm. La hauteur de l’arête de coupe, pour les outils Proxxon réf. 24524, peut nécessiter d’ajouter une cale jusqu’à 0,5 mm.
Ce mandrin en acier est à trois mors concentriques. Son serrage s’effectue, comme pour le tour chinois, par deux tiges faisant levier. Ce système n’est pas très pratique car il mobilise en général les deux mains, empêchant ainsi de tenir en même temps la pièce à monter.
Attention : les mors présentent des parties anguleuses non émoussées qui peuvent blesser. Il faut donc abaisser systématiquement le protecteur lorsque le mandrin tourne. En revanche, lors de l’utilisation des pinces ER11 sur des pièces courtes, le protecteur empêche pratiquement le relevé de mesures au pied à coulisse. Il vaut mieux le démonter dans ce cas.
La fixation sur la broche est faite par filetage M16 × 1. Attention : lorsqu’on monte le mandrin sur la broche, avec la clé de broche et une des deux tiges citées plus haut, après vissage, on sent une forte résistance qui peut faire croire que le serrage est terminé. Il n’en est rien : c’est juste la mise en contact de l’arbre ⌀ 18 de la broche avec l’alésage du mandrin. Il faut donc continuer à serrer pour outrepasser cette résistance, jusqu’au blocage définitif.
La poupée mobile, en aluminium, a un arbre doté d’un alésage conique (ce n’est pas un cône Morse, pour autant que je sache). Une pointe mobile d’un diamètre de 10 mm est livrée. Pour le dégagement du cône, il suffit de reculer la pointe, à l’aide de la manivelle, jusqu’en butée.
Cet accessoire n’est pas livré d’office. Il est doté du même emmanchement conique que la pointe mobile, ce qui est une garantie de concentricité.
Les pinces ER11 ne sont pas non plus livrées d’office. Les diamètres sont : 2,0 - 2,5 - 3,0 - 4,0 - 5,0 - 6,0 et 7,0 mm. Pour leur utilisation, il faut d’abord monter la pince choisie dans l’écrou : il y a un encliquetage. Ensuite seulement, visser l’ensemble à la place du mandrin.
Voici le mandrin de poupée et les pinces ER11.
La mesure est faite avec un comparateur, sur une tige de laiton nickelé de 5 mm. La base magnétique est fixée sur le chariot porte-outils, dûment bloqué bien entendu.
Voici les indications du comparateur dans les positions extrêmes.
Il y a presque 3/10 de faux-rond… Deux fois plus que sur le mini-tour chinois ! C’est beaucoup à mon avis. Y a-t-il une possibilité d’agir sur les mors pour atténuer ce défaut ? C’est à voir.
Cliquez sur l’image pour voir
l’autre position du comparateur.
Depuis, j’ai refait des mesures, en me disant qu’il faut utiliser des barres rectifiées pour obtenir des résultats fiables. J’ai choisi des forets de différents diamètres, de 6 à 10 mm, et j’ai constaté que les résultats sont variables pour un même échantillon en fonction de sa position angulaire dans le mandrin ! J’ai obtenu par exemple pour un foret ⌀ 9 des valeurs allant de 3/100 (magnifique !) à 30/100 — dix fois plus donc !
Conclusion : je ne peux rien conclure ! Lorsque je voudrai obtenir de la précision, il me faudra faire plusieurs essais au comparateur pour trouver la meilleure position.
L’alignement est difficile à mesurer. Je me contenterai d’une inspection visuelle pour commencer, compliquée par le faux-rond précédemment constaté.
Cliquez sur l’image pour voir le décalage de plus près.
Ce mésalignement est quand même très modéré. En fait, pour bien juger de l’alignement, il faudrait tourner une pièce assez longue avec la pointe mobile, puis mesurer avec précision les diamètres obtenus à chaque extrémité. Cela dit, comme il n’y a pas de réglage prévu sur la poupée mobile, je ne vois pas comment corriger le mésalignement.
La mesure est faite dans les mêmes conditions qu’avec le mandrin.
Voici les indications du comparateur dans les positions extrêmes.
Il y a ici moins de 4/100 de faux-rond, ce qui est, je pense, très acceptable pour un tour aussi modeste.
Cliquez sur l’image pour voir
l’autre position du comparateur.
Cliquez sur l’image pour voir le décalage de plus près.
Ce n’est pas parfait, mais, je le répète, pas de réglage possible. À noter que la pointe mobile se déplace — très légèrement certes — en fonction du serrage de la poupée sur le banc…
J’ai un petit stock de vis à bois en laiton héritées de mon père. Le premier cobaye sera une vis TF 4 × 40. Après avoir scié sa tête, je l’installe dans la pince ER, non sans avoir constaté que le corps non fileté n’est pas cylindrique, mais légèrement conique : D1 = 4,0 au niveau de la tête, D2 = 3,8 au début du filetage.
Le tournage consiste à éliminer le filetage, pour obtenir une partie lisse de 2 mm de diamètre. Manifestement, la pièce a fléchi, car le diamètre n’est pas constant sur la longueur. L’état de surface n’est pas fameux, mais un léger ponçage l’améliore.
Même opération que précédemment, mais, cette fois, j’épointe le bout au préalable et je creuse un centre avec une fraise conique à graver les circuits imprimés. Celle-ci n’est pas très rigide ; il faudra que j’achète un foret à centrer.
Le tournage est effectué avec la pointe tournante. Elle permet une profondeur de passe plus importante et le résultat est bien meilleur. Petit inconvénient : la contrepointe rend délicat l’usinage de l’extrémité. J’ai obtenu un diamètre de 2,05 mm. Première passe :
Résultat après passe de finition. Au premier plan, un cobaye non encore traité :
Il s’agit d’une bague pour remplacer l’isolation d’un essieu de voiture Express Nord LS Models. Je rappelle que, pour multiplier les points de contact électrique de la prise de courant par paliers conducteurs, j’avais « court-circuité » la bague d’isolement des essieux avec de la peinture conductrice. Pour d’autres voitures, j’avais utilisé des tubes laiton emboîtés les uns dans les autres, mais avec un manque de serrage qui conduisait à un voilement des roues.
J’essaie donc ici de faire une bague de même forme que la bague isolante d’origine. En voici les cotes.
À partir d’un rond de laiton ⌀ 6, tournage au diamètre de la collerette (5,4 mm) sur une distance de 5 mm environ.
Tournage du diamètre extérieur de la bague, obtenu 4,14. Un peu trop faible donc et il n’y a pas de serrage dans la roue. Raté ? Pas tout à fait, on va le voir !
Perçage de l’axe. Ici, je n’ai pas le choix : 1,9 est vraiment trop petit, 2 est un peu trop grand — n’oublions pas que, à cause du mésalignement, le diamètre obtenu sera légèrement supérieur à celui du foret — mais, grâce aux cannelures de l’axe, il n’y aura pas de flottement.
Pour finir, je fais une rainure pour la coupe à la longueur de 4 mm.
Un léger chanfrein est pratiqué partout où c’est nécessaire.
Le sciage de la bague est fait à la bocfil, progressivement, en tournant le mandrin à la main pour éviter de dévier. La pointe tournante est mise en place pour éviter d’égarer la pièce une fois celle-ci séparée de son support.
Comme le diamètre extérieur est un peu trop faible, et l’alésage un peu trop étroit (les cannelures, toujours…), la bague est fendue à la scie bocfil, de façon à répartir le serrage sur les deux diamètres.
La bague mise en place n’a montré aucun voilement visible. Le résultat est donc satisfaisant, mais le processus est long, très long !
Cliquez sur l’image pour voir la bague de plus près.
Ces bandages sont tournés dans des tubes en cuivre de plomberie. Leur diamètre m’oblige à utiliser le mandrin, avec son faux-rond bien ennuyeux. J’explique ce travail en détail dans l’article consacré à ce modèle.
Le travail avec ce tour est agréable. Il permet de faire des pièces correctes. Ce qui est sûr, c’est que j’ai pris du plaisir à l’utiliser, malgré certains incidents dus à ma maladresse et à mon manque d’expérience. On a affaire ici à un vrai tour en réduction, bien fini, non à un jouet. Un défaut à signaler : à grande vitesse, l’appareil est bruyant, il génère des sifflements aigus ; porter un casque anti-bruit ne sera pas superflu.
Ce qu’il manquerait, c’est un mandrin à quatre mors réglables indépendamment. Il en existe un ayant le même taraudage 16 × 1, destiné au tour à bois DB 250 (Proxxon réf. 27024), mais il n’est pas adaptable sur le FD 150, d’après le fabricant lui-même. La raison en est peut-être que son alésage n’est pas de 18 mm. Alors, l’acheter quitte à le renvoyer s’il ne convient pas ? C’est à envisager.
Tour FD 150/E
Proxxon réf. 24150
Env. 490 €, prix 2025
chez Reichelt.
Mandrin à clé de poupée mobile
Proxxon réf. 24152
Env. 13 €, prix 2025
chez ToolNation.
Jeu de pinces ER11
Proxxon réf. 24154
Env. 93 €, prix 2025
chez ToolNation.
Jeu de 6 outils de tournage
Proxxon réf. 24524
Environ 60 € chez Contorion.