Page créée le 18/09/2022 ; mise à jour le 11/11/2022.
Comme je l’ai dit plus haut, un objectif de courte focale permet d’utiliser un support de diapo beaucoup moins encombrant. Je viens d’acquérir un objectif 35 mm F2.8 macro. Cet objectif est un peu ancien : en particulier, il n’a pas de motorisation interne de la mise au point. Cependant, c’est un très bon « caillou » optimisé pour la macro et permettant comme il se doit le rapport 1:1 sans accessoire.
Autre avantage par rapport à mon bon vieux 100 mm macro bellows : il est doté de la transmission électrique du diaphragme, et pourra donc fonctionner en automatique. Revers de la médaille : il est dépourvu de bague de diaphragme et ne pourra pas être utilisé avec des bagues allonges.
Les dimensions du nouvel objectif ne permettent pas de réutiliser une partie quelconque du précédent dispositif. Pour dimensionner le nouveau, il faut relever certaines valeurs, telles que le diamètre de l’objectif, sa distance au sujet en fonction du grandissement recherché, etc. Je pose donc un réglet sur la table et le vise à travers l’objectif.
Affichage de la largeur sur l’écran arrière de l’APN :
Mesure de la distance objet-objectif avec un pied à coulisse :
Je fais un relevé pour quelques distances différentes. La largeur L représente la valeur visible sur l’écran arrière ; la distance D1 est celle entre le sujet et l’extrémité avant de l’objectif ; la distance D2 est celle entre le sujet et la bague de mise au point. En effet, pendant la mise au point, la partie avant de l’objectif se déplace : le support de diapo se déplace avec elle et il ne faut pas qu’il puisse venir buter sur la bague de mise au point.
Diamètre de la partie avant : 54,6 mm.
L (mm) | D1 (mm) | D2 (mm) |
---|---|---|
25 | 24 | 55 |
36,5 | 40 | 65 |
45,5 | 53,5 | 74 |
Je déduis de ces relevés que, pour permettre une certaine latitude de prise de vue, le corps du reprodia devra avoir une longueur d’environ 50 mm.
Comme je prévois de l’adapter directement sur l’objectif, il faudra un diamètre interne proche de 54,6, disons 54,8 à 55 pour avoir un jeu minimum.
J’ai d’abord établi ce plan pour une fabrication « maison », mais j’ai vite remarqué qu’une fabrication en impression 3D était parfaitement adaptée à ce projet. J’ai donc fusionné toutes les parties du dessin (sauf les ressorts) en un fichier stl et j’ai commandé la pièce chez Invent 3D par l’intermédiaire de Craftcloud by All3DP. Déjà utilisé au début de mon projet de portique à conteneurs, ce site permet de voir plusieurs offres en parallèle et de choisir la supposée meilleure.
En PLA noir sanded (sablé ou poncé ?), cela me revient à 20,68 € tout compris.
L’objet est arrivé au bout d’une semaine. Première impression négative : si l’ensemble comporte les stries auxquelles je m’attendais, la surface de la partie la plus importante, la platine qui reçoit la diapo ou le film, est un vrai champ labouré, les bords sont en relief aigu, l’ouverture rectangulaire est effondrée au centre.
À la réflexion, cela n’est pas surprenant, en fonction du choix par le fabricant de l’orientation de l’objet à imprimer. Je pense qu’il l’a placé avec la partie carrée vers le bas. Par conséquent, la platine était en surplomb. Je ne sais pas si des supports ont été prévus, mais le résultat est clairement mauvais. J’aurais peut-être dû prévoir l’impression en deux parties séparées : le cylindre et le carré, quitte à prévoir un collage. Encore aurait-il fallu un système de centrage à base de rainures, ce qui repose le même problème de porte-à-faux, néanmoins sur une surface beaucoup plus petite, donc sans doute moins gênant.
Voici l’aspect de la surface, après l’avoir fraisée partiellement sur une profondeur de 0,4 mm : on voit encore des criques ! En fait, même après avoir retiré un dixième de plus, tous les défauts ne seront pas supprimés.
Cliquez pour agrandir. La partie brute est en bas sur la vue d’ensemble, et haut sur l’agrandissement. On voit bien le défaut, pas trop gênant en fait, sur l’ouverture rectangulaire.
Le fraisage terminé, il faut encore poncer la surface, qui ne sera malgré tout pas d’un état vraiment satisfaisant.
Une note plus optimiste : les dimensions sont bien respectées, et le tube s’adapte à frottement (plutôt rugueux !) sur le fût de l’objectif. Il y a un léger jeu (moins de 5/10) de la diapo dans le support. Il en va de même pour le film en bande.
J’ai utilisé des pinces « à cheveux » très prisées par les monteurs de kit laiton, et que l’on trouve à faible prix sur le web. Une des branches est coupée, l’autre est à moitié coupée puis cintrée. La fixation, à travers le trou existant, est faite par des vis M2 (j’avais prévu des trous sur la platine, qu’il a suffi de tarauder, avec prudence étant donnée la réputation de fragilité du PLA). La branche restante est recouverte par une gaine thermorétractable.
Pince intacte en arrière plan.
Voici l’essai de positionnement d’une diapo après montage des pinces.
Je constate que le ressort de ces pinces est un peu trop puissant : l’insertion d’une diapo est un peu dure. Il me faut aussi trouver une solution pour maintenir ces pinces ouvertes pendant le placement d’un film en bande.
Le moins que l’on puisse dire est que l’impression ci-dessus n’est pas vraiment satisfaisante. La raison probable en a été donnée plus haut. Je fais un nouveau dessin, mais cette fois en deux parties : la platine rectangulaire d’une part, et le tube d’autre part.
J’en profite pour effectuer quelques améliorations : guides de diapositive plus hauts pour accepter des cadres épais ; partie basse de la platine allongée pour que les pinces ne dépassent pas ; rainure sur le dessus du tube pour repérer sa position par rapport à l’objectif.
Naturellement, je prévois un assemblage entre les deux parties par rainure (sur le passe-vue) et languette (sur le tube). Pour cet assemblage, je compte un jeu de 0,1 mm sur chaque cote.
Lors de la commande chez All3DP, j’ai la bonne surprise de trouver une offre beaucoup moins chère que la première fois (11,63 € au lieu de 20,68 tout compris), qui plus est en France, avec des frais de port et un délai réduits. Il faut dire que j’ai choisi la finition standard et non « sanded », car, en considérant la finition obtenue la première fois, j’ai eu comme un doute…
La première impression est plutôt bonne, en tout cas meilleure que la fois précédente : les stries sont présentes, mais plus fines, et la rugosité est bien moins forte.
Aucune des cotes ne respecte le dessin initial. Certes, cela se joue à quelques dixièmes de millimètre, toujours en moins d’ailleurs, mais cela entraîne plusieurs problèmes :
Voici un tableau comparatif des cotes théoriques et de celles de l’objet reçu.
NB : pour les diamètres, la cote retenue est une moyenne sur trois ou quatre valeurs relevées.
Cote | Dessin | Objet | Commentaire |
---|---|---|---|
Largeur passage diapo | 50,1 | 49,92 | Passe tout juste |
Largeur passage film | 35,1 | 34,82 | Ne passe pas |
Largeur fenêtre | 37,0 | 36,6 | Pas gênant |
Hauteur fenêtre | 25,0 | 24,5 | Pas gênant |
Rainure, ⌀ ext | 58,8 | 58,3 | Emboîtement impossible |
Languette, ⌀ ext | 58,7 | 58,6 | |
Rainure, ⌀ int | 54,7 | 55,0 | |
Languette, ⌀ int | 54,8 | 54,6 | |
Rainure, largeur | 2,05 | 1,5 | |
Languette, largeur | 1,95 | 2,1 | |
Rainure, profondeur | 1,0 | 0,6 | |
Languette, hauteur | 0,9 | 0,7 |
Je suis peut-être naïf d’avoir choisi des jeux aussi faibles…
Autre défaut : la rainure de repérage sur le dessus du tube a provoqué une sorte de cordon en relief à l’intérieur, ce qui gêne d’autant plus l’emboîtement sur l’objectif.
Passage de diapositive, cote recherchée 50,1.
Passage de film, cote recherchée 35,1.
Diamètre extérieur de rainure, cote recherchée 58,8.
Diamètre extérieur de languette, cote recherchée 58,7. Cette valeur étant plus grande que pour la rainure, l’emboîtement est impossible.
Commençons par le plus facile : reprendre un ou deux dixièmes sur les guides de film en bande. Un léger fraisage en vient à bout.
Plus difficile : la reprise de la rainure. Je vais l’élargir à l’aide d’une fraise ⌀ 2,5. La difficulté est de lui faire parcourir un cercle, sans que le centre de ce cercle soit matérialisé. Il faut donc fabriquer une pièce de centrage, bloc rectangulaire de 36,6 × 24,5, aux dimensions de la fenêtre. La vis vissée dans le martyr de la table croisée fera office de pivot.
Du scotch d’électricien a été ajouté pour annuler le jeu résiduel. Cette photo a été prise après usinage.
Usinage de la rainure : il suffit de faire pivoter la pièce lentement avec la fraise engagée. Bien qu’utilisée à vitesse mini, la fraise bourre, heureusement sans dégâts, mais l’enlèvement de la gangue de PLA fondu autour de la fraise est difficile ! Il reste de nombreuses bavures, même après trois passes sans modification de profondeur. Vive le PLA !
Comme déjà dit, le diamètre trop petit ne permet pas de garnir l’intérieur du tube avec un adhésif floqué velours. Cependant, il reste un jeu que je compense avec une couche d’Evergreen de 0,13 mm, fixée avec un adhésif double-face mince.
On voit que la bande d’Evergreen (transparent) s’arrête au niveau du bourrelet indûment créé par l’impression 3D. L’emboîtement obtenu est sans jeu, mais un peu trop dur.
Je ne veux plus utiliser le trou unique des pinces pour les fixer sur la platine car elles peuvent pivoter et risquent de toucher la diapo insérée. Je perce donc deux trous ⌀ 1,5 espacés de 5 mm. La fixation se fera avec deux vis P-tite 1,4 × 8.
Après ébavurage soigneux — et pénible, le collage est réalisé avec une colle époxy à deux composants.
Cliquez pour voir la fixation de plus près.
Essai de placement d’un cadre de diapositive épais :
J’ai finalement trouvé une solution qui fait un peu bricolage, mais simple à mettre en œuvre. Ce sont des cales de section 2,5 × 4, en plexiglas de récupération. Elles sont attachées à la platine par un fil (nylon ou autre) pour éviter leur perte.
Malgré son prix attractif (en tout cas pour le PLA), l’impression 3D FDM (par dépôt de filament fondu) ne semble pas adaptée pour des pièces fonctionnelles nécessitant un certain ajustement. L’expérience était intéressante, mais je n’aurais pas passé plus de temps à fabriquer mon support de diapositives de A à Z.
Une photo datant de 1985, les connaisseurs devineront où elle a été prise… La numérisation a été faite en visant un écran blanc éclairé par une lampe à LED 5000 K. Ouverture F/5,6, temps de pose 1/25 s, sensibilité 100 ISO. La température de couleur réglée sur l’appareil est de 10 000 K, car il y a une forte dominante bleue sur la photo, pas totalement éliminée ici.
Cliquez pour agrandir. On voit clairement le grain du film sur l’agrandissement (sans compression).
La diapo est pratiquement plein cadre (on voit les défauts des bords). Le rapport de grandissement n’est que de 0,67 et non de 1 comme on pourrait s’y attendre. En effet, un objectif de 35 mm cadre en APS-C comme un 52 mm en « plein format ». L’image est donc sensiblement agrandie 1,5 fois, ce qui ne nécessite qu’un grandissement de 1/1,5 = 0,67.
Voici le résultat après quelques interventions rapides sur l’image.
Cliquez pour agrandir.
Pentax HD-DA 35 mm F2.8 Macro Limited
585 € (prix 2022)
sur fnac.com
Zummy Lab 3D
5,39 € + port (prix 2022)
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Vis P-tite 1,4 × 8 acier noir
0,18 € pièce — prix 2022
chez micro-modele
Ex-musée du Chemin de Fer,
maintenant Cité du Train à Mulhouse.