Un circuit sur la terrasse (1)

Page créée le 25/10/2021 ; mise à jour le 20/02/2024.

Comme beaucoup, j’habite en appartement, même si cet appartement est un peu atypique : premier et unique étage (donc pas de galopades sur la tête…), une terrasse de 40 m2, enfin beaucoup moins si l’on retire la véranda et les multiples plantes en pot.

Et comme beaucoup, j’étais frustré de ne pouvoir faire circuler mes petits trains. Vous me direz qu’il suffit de quelques mètres carrés pour cela. Oui, à condition de se satisfaire de rames courtes dans un environnement plutôt campagnard. Or je préfère les longues rames internationales ! Il y a plusieurs années, j’ai donc commencé à réfléchir à un circuit extérieur, sur la terrasse. Bien entendu, les gros inconvénients seraient la soumission à la météo et l’obligation de le rentrer pour l’hiver.

Les voies allaient-elles supporter l’exposition à l’humidité (car évidemment je prévoyais quand même une bâche pour les moments d’inutilisation) ? La structure elle-même allait-elle supporter ces contraintes, et, d’ailleurs, quels matériaux fallait-il utiliser ? C’est ce que je voudrais vous raconter ici.

Premier projet : essais et erreurs

Pour des questions de rangement, il fallait naturellement que le circuit soit démontable en plusieurs sections, que j’appellerai modules. D’autre part, je désirais un circuit bouclé, pour pouvoir faire circuler des trains aussi longtemps que nécessaire. En effet, j’avais dès le début l’intention de faire des vidéos ; il fallait donc la possibilité de faire plusieurs prises sans intervenir dans le fonctionnement des trains.

Mais pas question de faire un ovale, trop gourmand en surface. Je choisis donc la formule « os de chien », ce qui permettait de suivre deux bords de la terrasse sans trop en occuper le milieu. Bien entendu, les modules extrêmes, que j’appelle les raquettes, seraient forcément plus encombrants. À propos, quel serait le rayon minimum admissible ? Étant donné que je prévoyais d’utiliser des panneaux de contreplaqué, la largeur maximale était de 1,20 m, ce qui amenait à un rayon de 0,50 m environ.

Finalement, le circuit se composerait de cinq modules : de gauche à droite, une raquette A, un module B de ligne droite, un module C de courbes dans l’angle (courbes prévues paraboliques), une autre ligne droite D, puis l’autre raquette E.

Le premier module de ligne droite B devrait comporter plusieurs voies pour stocker quelques rames. Une boucle de retournement était prévue.

Voici le plan de ce premier projet. La largeur des traits correspond à celle de la voie, traverses comprises.

Premier projet

La longueur du parcours est de 20 mètres environ. Le rayon de courbure minimal du module C est de 1100 mm.

Les modules ont des bords en contreplaqué de 10. Le bord visible fait 10 cm de haut et vient à ras de la planche ; le bord opposé fait 15 cm et dépasse la surface pour faire un parapet anti-chute. En effet, j’ai oublié de dire que la hauteur du circuit est de l’ordre de 90 cm, et que le matériel qui tomberait de cette hauteur sur les dalles en béton ferait une bien mauvaise figure.

Les bords sont fixés à la planche par des tasseaux de 20 mm environ vissés dans les angles. Pour les raquettes, le bord visible est en courbe. Je dois donc cintrer le contreplaqué, et le fixer par un tasseau entaillé tous les 20 mm environ pour suivre la courbe. Le dessous des raquettes est renforcé également par des traverses en tasseaux plus gros. Le poids devient malheureusement assez important : j’arrive à peine à les déplacer seul.

Les interfaces

Gros problème que la fixation des modules entre eux. Là aussi, utilisation de tasseaux sous forme de traverses reliant les bords. La précision est nécessaire, mais pas facile à obtenir avec du bois qui joue avec l’humidité ! J’ai utilisé des boulons de type poêlier qui possèdent un carré anti-rotation sous la tête.

Dans ce premier projet, des supports à pied unique pour les modules étroits, ou à deux pieds sinon, sont pris en sandwich entre les traverses des modules :

Montage de pied-support

Ce montage se révélera compliqué à mettre en œuvre et surtout instable. D’autre part, une terrasse bien faite possède une pente pour l’évacuation de l’eau. C’est le cas ici ; il faut donc pouvoir régler la hauteur des pieds…

Le raccordement des voies se fait avec des éclisses coulissantes qui sont effacées pour le démontage et le rangement.

Évolution du projet

Le raccordement des voies du module B n’est pas satisfaisant : les trains se tortillent de façon peu élégante en sortie de courbe du module C. En fait, cette disposition était prévue pour permettre éventuellement d’associer les modules B et D en ligne droite, sans passer par le module C en courbe. Mais, étant donné la configuration des lieux, cette possibilité n’a jamais été exploitée. Donc je reporte la zone d’aiguillages sur le module C, avec des aiguilles enroulées, ce qui va m’obliger malheureusement à tricher sur les raccordements paraboliques. Mais les voies seront plus longues et les déviations plus élégantes.

Une trappe de visite, montée sur charnière à piano, est découpée dans le module A. Le module E est scindé en deux parties, aussi montées sur charnières, ce qui permet de rabattre la partie la plus petite pour faciliter la circulation de ce côté, car ce module arrive à ras de la véranda, comme on le verra sur une photo.

Deuxième projet

Quelques photos

Vue du module A.

Vue du module A

On distingue l’embryon de pupitre de commande, avec des commutateurs à bascule pour les aiguillages et des poussoirs pour les itinéraires. Pour la programmation de ces itinéraires, je vous renvoie à l’article Automatisme pour train miniature.

Vue du module B.

Vue du module B

Vue du module C.

Vue du module C

Remarquer les arceaux pour tunnel maraîcher qui servent à supporter la bâche de protection. En utilisation, ils sont « plantés » dans la planche du circuit.

Vue des modules D et E.

Vue des modules D et E

Nouveaux supports pour les modules

Pour remplacer les pieds branlants, j’utilise maintenant des supports d’étagère sur crémaillère, fixés dans les murs, et prolongés par des tasseaux. Un inconvénient est qu’ils sont en acier qui, bien que laqué, va finir par rouiller, surtout au niveau de la section des crémaillères que j’ai recoupées. Qu’importe, je les passerai à l’antirouille.

Vue du circuit bâché

Détail d’un support sur crémaillère :

Détail d’un support sur crémaillère

La bâche est à ce moment constituée d’un sandwich de couverture de survie pour empêcher l’effet de serre, et d’un film de polyéthylène pour l’étanchéité, le tout réuni par de l’autocollant double-face pour moquette. Celui-ci va vieillir prématurément sous l’attaque des UV : il n’est pas fait pour ça ! Je n’oublie pas de laisser des ouvertures pour la circulation de l’air ; cela évite la formation de condensation lors des petits matins humides.

Mais franchement, c’est pénible de devoir replier cette bâche à chaque fois que je veux me servir du circuit, et de la remettre le soir, à moins d’être parfaitement sûr qu’il ne pleuvra pas la nuit, ce qui est assez rare…

À propos du câblage

Quelques mots sur le câblage. Je n’ai pas fait de photos à cette époque. J’utilise principalement des dominos pour alimenter les coupons de rails en dérivation sur un feeder en fils souples (H05V-K) de 0,75 ou 1 mm2. Pour les commandes d’aiguilles, du câble téléphonique, composé de fils à âme massive de 0,2 mm2. Pour les prises de télécommande Lenz, également du câble téléphonique.

Les raccordements entre modules sont faits :