Logique et
décodeurs (1)

Page créée le 16/09/2016.

Je viens de faire une recherche sur Internet pour utiliser les sorties dites logiques des décodeurs ESU. Ce qui m’intéresse, c’est d’équiper un locotracteur avec un Lokpilot Micro V4.0 qui permettrait de rendre indépendants les feux blancs et rouges. En effet, ce décodeur n’a que deux sorties câblées (feux avant et arrière), mais il a deux sorties supplémentaires à souder, AUX1 et AUX2, qu’ESU appelle des sorties logiques. Et, selon ce fabricant, on ne peut utiliser ces sorties directement sur aucune charge.

Là, en tant qu’électricien, je me rebiffe ! Même si on doit passer par des transistors pour amplifier ces sorties, elles devront fournir un minimum de courant. Le problème est qu’ESU ne donne pas la valeur maximale de ce courant.

Personnellement, étant adepte des feux discrets, je me contente souvent de circuits à LED ne consommant que quelques milliampères, et je crois, mais c’est à vérifier, que le décodeur peut fournir un tel courant sur ses sorties logiques. Mais ce n’est pas la seule interrogation : il faut également connaître l’état actif de ces sorties.

Je m’explique.

Qu’est-ce qu’une sortie logique ?

Contrairement à ce que laisse à penser ESU, toutes les sorties d’un décodeur, y compris les sorties moteur, sont des sorties logiques. En effet, en électronique, une sortie logique est une sortie qui ne peut prendre que deux valeurs (avec une certaine tolérance bien sûr), nettement distinctes. On oppose ce comportement à celui d’une sortie analogique, qui peut prendre une infinité de valeurs entre deux limites, comme par exemple la tension fournie par un transformateur redresseur classique.

Vous vous dites peut-être : d’accord pour les sorties auxiliaires, d’éclairage ou autres, mais pour la sortie moteur ? Eh bien, c’est pourtant la même chose : la tension de sortie va passer rapidement de zéro volt (environ) à 14 V (selon configuration de votre centrale) et inversement. Un oscilloscope montrera une succession d’impulsions plus ou moins rapprochées. C’est le principe même de la commande à rapport cyclique variable, dont je ne vais pas faire ici une explication complète, ce qui nous emmènerait un peu trop loin.

Pour être plus rigoureux, il faudrait donc faire la distinction entre sortie logique amplifiée ou non amplifiée.

Si vous voulez une explication un peu plus détaillée du fonctionnement interne d’un décodeur, c’est par ici.

État logique et niveau logique

Qu’est-ce c’est encore que ces animaux-là ? Un état logique, c’est une notion assez familière : une porte est ouverte ou fermée, une lampe est allumée ou éteinte, un transistor est conducteur ou bloqué, etc. Notez qu’il s’agit bien de logique : on ne s’occupe pas de savoir si la porte est plus ou moins entrebâillée, ou si la lampe éclaire peu ou beaucoup. Pour faciliter les raisonnements, on attribue à l’un des états la valeur 0 (zéro) et à l’autre la valeur 1 (un). Mais lorsque l’on veut câbler un circuit électronique, on a besoin de connaître les valeurs électriques (tension, courant) correspondant à ces états. Ce sont les niveaux logiques, qui sont le plus souvent des tensions, exprimées en volts. La plus basse de ces tensions est appelée niveau bas, et la plus haute… niveau haut, bravo !

État actif d’une sortie logique

On appelle état actif d’une sortie logique celui pour lequel elle est capable d’actionner un récepteur (allumer une lampe par exemple). Une sortie peut être active au niveau haut (cas no 1) ou au niveau bas (cas no 2).

Dans les deux schémas, on a représenté le circuit interne du décodeur par un simple contact (en réalité, c’est un transistor, mais peu importe). Dans le premier cas, la sortie, lorsqu’elle est active (= contact fermé), applique au circuit récepteur, matérialisé par une lampe, une tension de 14 V (par exemple) : on voit bien que l’autre borne de la lampe doit être reliée au commun négatif, noté GND pour ground, pour qu’elle puisse s’allumer. Dans le deuxième cas, la sortie active relie la lampe à GND. Il faut donc que sa deuxième borne soit connectée au commun positif, noté VCC ou VDD.

Cas no 1 : sortie active au niveau haut.

Cas no 2 : sortie active au niveau bas.

Cela vous paraîtra peut-être un peu compliqué, mais c’est essentiel pour câbler correctement les sorties du décodeur.