Page créée le 15/02/2020 ; mise à jour le 20/02/2020.
L’astuce (voir page 2) d’utiliser un ILS pour couper les feux rouges avant est insuffisante pour englober tous les cas de figure possibles. Lorsque l’autorail circule avec une remorque, cette solution suffit, car le train ne peut pas circuler remorque en avant.
Mais, dans le cas d’un jumelage, le « Picasso » peut se trouver en queue, et doit dans ce cas éteindre ses feux avant et allumer ses feux arrière. Or cela reste impossible dans la configuration actuelle. Notez que l’ABJ 3 Electrotren avec lequel il circule n’a pas ce problème, car je l’ai équipé d’un décodeur Lenz Silver+ qui permet de commander indépendamment tous les feux.
La seule solution valable est d’utiliser un décodeur de fonctions. Mais, pour cela, il va falloir modifier les circuits des LED.
Ce qui m’a décidé à me lancer, c’est le travail d’un membre du forum Loco-Revue, Alpiliguri, qui a équipé son Picasso analogique d’un décodeur classique. Pour ce faire, il a repéré tous les points de connexion utiles (rails, moteurs, fanaux, etc.) et a tout raccordé à ce décodeur.
Ma problématique est différente : mon autorail est déjà numérisé et sonorisé. Seuls les fanaux me posent problème, et, dans une moindre mesure, l’impossibilité de faire un « mapping » des fonctions. J’avais aussi un autre reproche : celui de ne pas pouvoir faire une « UM ». Cependant, ma nouvelle commande Lenz LH101 propose une manière alternative pour obtenir ce fonctionnement, sans passer par la méthode NMRA.
Je vais donc conserver l’ensemble des fonctions actuelles, sauf la commande des feux. L’ennui est que je ne pourrai pas utiliser les touches de fonctions à ma guise. Voici l’affectation envisagée, correspondant à un décodeur Lenz Standard+ V2 :
Touche | Fonction actuelle | Fonction voulue | Sortie | Fil | CV | Val. |
---|---|---|---|---|---|---|
F0 | Feux | Feux blancs AV | A | Blanc | 33 | 1 |
Feux blancs AR | B | Jaune | 34 | 2 | ||
F5 | Feux manœuvre | Feux rouges AV | D | Violet | 39 | 8 |
F7 | Coupure rouges AR | Feux rouges AR | C | Vert | 41 | 4 |
F11 | — | Tous feux blancs | A+B | 45 | 3 |
Voici le schéma avec la disposition réelle des composants. On peut se demander pourquoi Mistral a choisi une telle complication : il n’y a pas un conducteur commun à toutes les LED qui pourrait être relié au positif d’un décodeur. Il va donc falloir couper des pistes et modifier leur raccordement, ce qui, en raison de la petitesse de l’ensemble, ne va pas être facile.
La piste entre les résistances R1 et R2 va donc être coupée, puis R1 sera raccordée à la piste 3 (en orange). Les deux LED rouges seront ainsi câblées en parallèle et commandées via la piste 3. Les communs positifs seront enfin raccordés (en bleu).
Les LED blanches sont commandées par la piste 2, ceci étant inchangé par rapport au schéma d’origine.
Les photos (prises au microscope numérique) concernent, sauf exception, le circuit avant. Le circuit arrière est identique, à la longueur près. Vue d’ensemble en cours de travail. On voit que le microscope a son socle lesté tourné vers l’arrière. Une plaquette d’époxy de couleur marron est intercalée entre le circuit et la caisse de l’autorail pour la protéger autant que possible.
Cliquez sur l’image pour voir le circuit de plus près.
Sectionnement de la piste par deux coups de couteau X-Acto.
Élimination du segment de piste par chauffage qui permet son décollement.
Raccordement à la piste numéro 3 à l’aide d’un brin de fil souple (diamètre 15/100). Il reste à le sectionner au niveau de la flèche. Remarque : ce fil, comme le suivant, n’est pas isolé, mais, moyennent quelques précautions, cela ne pose pas de problème, car le circuit est verni.
Raccordement des pistes 1 et 4. Pour pouvoir souder sur les pistes, il faut en gratter le vernis. Remarque : la piste 1 était déjà coupée en raison de la modification précédente avec ILS.
Soudage des fils de liaison au décodeur. Conformément au code NMRA, le fil commun positif est bleu. Les fils des feux blancs et rouges sont respectivement blanc et violet. Ici, c’est le circuit arrière qui est photographié, d’où les couleurs jaune et verte.
Le petit rectangle blanc en bas à gauche est un morceau de papier qui m’a permis de faire une balance du blanc à peu près correcte.
Il a suffi de quelques essais avec le testeur de continuité pour repérer des points de la carte capables d’alimenter le décodeur.
Il ne reste plus qu’à poser et programmer le décodeur. N’ayant pas pour le moment de Standard+, je teste le fonctionnement avec un Silver 21+ qui nécessite que je câble une prise avec un connecteur double rangée au pas de 1,27 mm. Avant de raccorder les fils des rails droit et gauche, je modifie la programmation de ce décodeur, qui est identique à celle du Standard+, et je fais une première vérification des feux. Puis je lui affecte la même adresse que pour l’autorail. Je raccorde les fils restants. Je constate alors que les feux s’allument à l’envers par rapport au sens de circulation. Une modification du bit 0 de la CV 29 permet de résoudre ce petit problème.
Promenez le curseur sur les images pour en voir les détails.
Bien que ce ne soit pas visible ici, les feux arrière sont éteints, alors que les feux avant sont rouges. Cela paraît tout simple, mais ça ne l’était pas avec cette fichue carte propriétaire… Un petit regret : je ne peux pas utiliser la fonction F1 pour les feux rouges, qui pourraient alors être inversés automatiquement, puisque cette fonction est réservée au bruit du moteur.
Trouver un emplacement n’a rien d’évident. Il est clair qu’il n’y a pas assez de place entre la carte électronique et le toit. Le décodeur prévu a pour dimensions 25 × 15 × 3,5 mm. À proximité du kiosque, au-dessus du compartiment fourgon, il existe une ouverture qui a une largeur convenable mais qui n’est pas assez longue. Par cette ouverture passent les fils d’alimentation du moteur. Il faudra ménager ce passage.
Je vais donc fraiser cette ouverture pour lui donner une longueur suffisante. Après avoir enlevé la carte électronique et dégagé les câbles montés précédemment, je place l’autorail dans l’étau de la fraiseuse, avec des mordaches en carton épais venant à ras des mains montoires. Il est inutile de serrer très fort, puisque le faible effort d’usinage sera horizontal. J’ai hachuré au crayon des zones à ouvrir : à droite, pour le passage des fils ; à gauche, pour le décodeur.
Pour fraiser la petite ouverture à droite, je prends soin d’éloigner le connecteur du moteur. Ce serait très ennuyeux qu’il se prenne dans la fraise : casse de l’outil, arrachement des fils…
Les copeaux de fraisage sont aspirés au fur et à mesure, pour éviter qu’ils ne pénètrent dans la caisse. Voici l’aspect final de l’ouverture.
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J’essaie un décodeur emprunté à une autre machine. Je m’aperçois que l’arrière, qui possède des composants relativement volumineux (flèche), ne se place pas assez bas. Je suis donc amené à fraiser en plus la partie de l’aménagement qui se trouve en dessous, au voisinage du connecteur du moteur.
Maintenant, le décodeur se trouve parfaitement à ras de la fausse toiture et ne gênera en rien le bon positionnement de la carte électronique. De plus, ses fils passent facilement sur le bord de l’ouverture.
Je me suis décidé à utiliser le décodeur emprunté (l’autre machine attendra). Pour ne pas risquer d’interférence avec la carte d’origine, j’ai réalisé la plus grande partie de la programmation dans cette machine avant de « transplanter » le décodeur.
Après avoir dessoudé son « harnais » muni d’un connecteur à huit broches, j’ai raccordé dessus les fils des feux. Un dernier essai avant de tout ranger : ça fonctionne correctement. Je me suis même permis de modifier le « dimming » des sorties (pour information : valeur 16 au lieu de 255 par défaut), sans avoir pensé à vérifier au préalable que les CV correspondantes n’étaient pas utilisées sur la carte d’origine… Heureusement, ce n’était pas le cas…
Promenez le curseur sur l’image pour en voir les détails.
La résistance visible devant l’agent de conduite est la charge qui est censée remplacer le moteur. Elle a été supprimée après les essais.
Dernière chose : malgré quelques craintes que j’avais, le toit se replace correctement…