Page créée le 26/01/2020 ; mise à jour le 24/04/2020.
Note : si vous êtes intéressé par la construction de ce portique, dites-le moi. Je peux vous faire parvenir les pièces au prix coûtant (de l’ordre de 300 € pouvant bien sûr varier). Vous pouvez aussi consulter la notice de construction disponible en PDF (3,7 Mo). Il y aura cependant de petites différences avec la description qui suit, laquelle concerne le prototype amélioré depuis.
De plus, il faudra patienter le temps que je reçoive au moins quatre options avant de passer commande auprès de mes fournisseurs.
Il ne faut pas voir cet outillage comme indispensable. Beaucoup d’experts se passent de plieuse et utilisent par exemple des cornières prises dans un étau. Cependant, cet outil n’est pas d’un prix excessif et est assez pratique à l’usage.
Le ciseau (burin) sert à couper les attaches des pièces sur la plaque photogravée. Il n’est utile que pour les pièces fragiles qui risqueraient d’être déformées par les ciseaux Xuron. Le marteau sert à taper sur le burin… ou sur les doigts. Les lames servent à soulever les pièces placées dans la plieuse. La lime sert à araser les restes des attaches déjà coupées.
La difficulté principale, pour les pièces très longues, est de les plier de façon régulière. La lame (8) livrée avec la plieuse est bien trop courte. J’ai donc utilisé une lame de gros cutter (9), sur le dos de laquelle j’ai collé un scotch d’électricien non pour assurer la sécurité, car le tranchant n’est pas protégé, mais seulement pour m’avertir si je tiens la lame du mauvais côté. Une distraction pourrait être très dommageable.
Cependant, pour des pièces de plus de 10 cm, c’est encore insuffisant. J’ai essayé comme sur cette photo une spatule large. Ça fonctionne, mais il faudrait aiguiser le bord et surtout raccourcir la lame ainsi que la poignée de cet outil encombrant.
J’ai trouvé certains de ces conseils sur des sites de modélisme. D’autres sont issus de ma propre expérience.
Première question : comment faut-il positionner la pièce à plier sous la règle de la plieuse ? Réponse : il faut que la demi gravure du pli soit entièrement et tout juste visible le long de la règle. Rappel : la gravure du pli doit, sauf exception rare et spécifiée, se trouver à l’intérieur du pli.
Deuxième question : si une pièce a une aile large et une étroite, laquelle faut-il mettre sous la règle de la plieuse ? Réponse : l’aile étroite. En effet, on soulèvera l’aile large, donc avec plus de bras de levier. Ce sera plus facile et il y aura moins de risque de déformer la pièce. Ci-dessous, la pièce est déjà sortie de la plieuse.
Exception : si l’aile large comporte une faiblesse, comme une découpe, alors il faut procéder inversement. Sur l’exemple ci-dessous, c’est l’aile large qui sera pincée dans l’outil, de manière à maintenir correctement la zone affaiblie par la découpe.
Petit rappel : une palée se compose de deux pieds, du sommier qui supporte les poutres de roulement, et d’une poutre-entretoise qui relie les pieds à leur base. Nous allons effectuer la construction dans cet ordre, puis nous assemblerons ces différentes pièces.
Cette construction est l’une des plus délicates de ce projet, car il faut faire tenir ensemble quatre faces indépendantes, de forme non rectangulaire, et les souder presque sans accès à l’intérieur.
On va donc commencer par assembler deux faces contiguës, en les positionnant à l’aide des pièces d’espacement. Voici la disposition adoptée. Une règle lourde est maintenue sur le plan de travail. Noter qu’une plaque d’époxy (circuit imprimé de rebut) a été intercalée pour l’isolation thermique. Une des pièces est maintenue verticalement sur la règle par deux serre-joints ; la deuxième est plaquée horizontalement par une pince à ressort.
Deux petits points de soudure sont réalisés. On peut ensuite vérifier la perpendicularité avant de continuer.
Posons ensuite les pièces d’espacement intérieures dont le but est d’assurer la géométrie correcte du pied. Ici, c’est celle du milieu — il y en a trois. Elle est maintenue dans ses rainures de positionnement par deux paires de brucelles.
On soude dans l’angle. Ici, c’est la pièce du haut.
Après une dernière vérification de la perpendicularité, on pose un congé de soudure tout au long de l’angle. Voici l’aspect extérieur obtenu. Le léger dépassement d’une tôle est voulu, car conforme à la réalité. L’étain a un peu débordé, c’est inévitable, il y a toujours un travail de nettoyage après soudage.
Pose de la troisième face. Cette fois, des pinces à ressort métalliques vont assurer le maintien. Même procédé : pose de légers points de soudure…
…vérification de la position, puis soudage complet.
Pour la face extérieure qui va fermer le caisson, les choses sont différentes. Étamage des bords en présence, ajout d’un bon paquet de soudure sur la quatrième face, en essayant de ne pas en mettre trop sur les bords…
…positionnement des pièces. Présence d’un pare-flamme de plomberie, car…
…le soudage s’effectue au chalumeau ; si tout va bien, la soudure va s’écouler à l’intérieur des pièces. Cela se voit quand l’étain commence à perler dans les angles. Il serait difficile d’obtenir ce résultat avec un fer à souder.
Pied terminé, nettoyé.
C’est un peu plus facile que pour les pieds, car ici il n’y a qu’une pièce principale en U, qu’il faut bien sûr d’abord former.
J’ai prévu des pions de positionnement des poutres sur les sommiers, sous forme de tronçons de tube laiton ⌀ 2 soudés dans les trous adéquats. Le soudage se fait sur un gabarit dans lequel les morceaux de tube sont plantés, de façon à les maintenir bien verticaux.
Soudage des pions et des écrous M2 qui serviront à fixer les poutres sur les sommiers. Ici, ce sont des écrous en acier (pas en inox qui ne pourrait pas se souder), mais des écrous en laiton seraient préférables.
Résultat. La flèche gravée indique l’orientation de la pièce, qui n’est pas évidente, mais qu’il faut absolument respecter. Notez la présence des mortaises qui recevront les supports de la passerelle supérieure.
Passons aux pièces de fermeture du sommier, qu’il faut cintrer. J’utilise pour cela des forets de diamètre convenable, en appuyant sur un support en liège, souple mais résilient.
Résultat du cintrage.
Pour le soudage, le même problème se pose que pour les pieds, à savoir que l’accès à l’intérieur est limité, et qu’il faut maintenir ensemble des pièces de forme particulière. J’ai essayé la technique du « saucissonnage » avec du fil de fer galvanisé, dont j’ai vérifié qu’il ne prend pas la soudure. Son avantage est qu’il permet le maintien sur toute la longueur des pièces. L’inconvénient est qu’il n’est pas élastique comme des pinces à ressort, et qu’il se dilate sous l’effet de la chaleur, serrant ainsi moins efficacement les pièces. L’idéal serait un fil non soudable, élastique, supportant environ 400 °C. Est-ce que ça existe ?
Des cales en aluminium, donc également non soudables, sont placées à l’intérieur du sommier pour maintenir la pièce de fermeture en bonne position.
Voici l’aspect, peu engageant, après soudage au chalumeau.
Mais un simple passage de tresse à dessouder améliore bien les choses.
Pour les pièces d’extrémité, impossible de « saucissonner », donc le soudage sera manuel, au fer. Comme précédemment, j’introduis une bonne dose de soudure au plomb par les ouvertures, tout en maintenant la pièce plaquée avec un morceau de liège.
Pièce d’extrémité soudée.
Voici les deux sommiers terminés.
Ces pièces sont un peu plus faciles à monter. Seul le cintrage des extrémités est un peu délicat.
Je commence par souder les âmes sur les ailes de dessous, avec un montage à base de pinces à ressort. Remarquez la précision du positionnement des pièces grâce aux gravures et à leur reflet.
Soudage des nervures.
Cintrage des ailes supérieures, à l’aide de forets et d’une pince à becs ronds pour l’ajustement.
Plusieurs essayages sont nécessaires.
Montage à blanc montrant une petite lacune.
Soudage des chapes de bouts.
Soudage de l’aile supérieure en pressant l’ensemble avec une plaque de liège.
Les palées doivent être correctes géométriquement. Un gabarit de montage s’impose donc. Le voici avec une palée installée, en attente de soudage. Les petites pièces visibles en bas à droite, les connecteurs de poutre entretoise, sont montés aussi à ce moment.
Les piges ⌀ 2,0 et 1,2 mm positionnent parfaitement les pièces les unes par rapport aux autres.
Ensuite, soudage des pieds sur le sommier. La photo a été prise après nettoyage.
Arrivé ici, on peut dire que le plus dur est fait – ou presque !