Portique
Joseph Paris, construction (2)

Page créée le 26/01/2020 ; mise à jour le 24/04/2020.

Deuxième réalisation en tôle de maillechort

Note : si vous êtes intéressé par la construction de ce portique, dites-le moi. Je peux vous faire parvenir les pièces au prix coûtant (de l’ordre de 300 € pouvant bien sûr varier). Vous pouvez aussi consulter la notice de construction disponible en PDF (3,7 Mo). Il y aura cependant de petites différences avec la description qui suit, laquelle concerne le prototype amélioré depuis.

De plus, il faudra patienter le temps que je reçoive au moins quatre options avant de passer commande auprès de mes fournisseurs.

Outillage utilisé pour le pliage des tôles

Il ne faut pas voir cet outillage comme indispensable. Beaucoup d’experts se passent de plieuse et utilisent par exemple des cornières prises dans un étau. Cependant, cet outil n’est pas d’un prix excessif et est assez pratique à l’usage.

  1. Tôle d’acier martyre
  2. Ciseau fait avec un foret carbure cassé
  3. Petit marteau
  4. Lime douce
  5. Réglet
  6. Règle lourde en acier
  7. Plieuse
  8. Lame livrée avec la plieuse
  9. Lame de cutter
  10. Ciseaux à photodécoupe Xuron

Le ciseau (burin) sert à couper les attaches des pièces sur la plaque photogravée. Il n’est utile que pour les pièces fragiles qui risqueraient d’être déformées par les ciseaux Xuron. Le marteau sert à taper sur le burin… ou sur les doigts. Les lames servent à soulever les pièces placées dans la plieuse. La lime sert à araser les restes des attaches déjà coupées.

La difficulté principale, pour les pièces très longues, est de les plier de façon régulière. La lame (8) livrée avec la plieuse est bien trop courte. J’ai donc utilisé une lame de gros cutter (9), sur le dos de laquelle j’ai collé un scotch d’électricien non pour assurer la sécurité, car le tranchant n’est pas protégé, mais seulement pour m’avertir si je tiens la lame du mauvais côté. Une distraction pourrait être très dommageable.

Cependant, pour des pièces de plus de 10 cm, c’est encore insuffisant. J’ai essayé comme sur cette photo une spatule large. Ça fonctionne, mais il faudrait aiguiser le bord et surtout raccourcir la lame ainsi que la poignée de cet outil encombrant.

Grande spatule pour le pliage

Quelques modestes conseils pour le pliage

J’ai trouvé certains de ces conseils sur des sites de modélisme. D’autres sont issus de ma propre expérience.

Première question : comment faut-il positionner la pièce à plier sous la règle de la plieuse ? Réponse : il faut que la demi gravure du pli soit entièrement et tout juste visible le long de la règle. Rappel : la gravure du pli doit, sauf exception rare et spécifiée, se trouver à l’intérieur du pli.

Pliage sur la gravure

Deuxième question : si une pièce a une aile large et une étroite, laquelle faut-il mettre sous la règle de la plieuse ? Réponse : l’aile étroite. En effet, on soulèvera l’aile large, donc avec plus de bras de levier. Ce sera plus facile et il y aura moins de risque de déformer la pièce. Ci-dessous, la pièce est déjà sortie de la plieuse.

Pliage sur la petite aile

Exception : si l’aile large comporte une faiblesse, comme une découpe, alors il faut procéder inversement. Sur l’exemple ci-dessous, c’est l’aile large qui sera pincée dans l’outil, de manière à maintenir correctement la zone affaiblie par la découpe.

Pliage exceptionnel sur la grande aile

Assemblage des palées

Petit rappel : une palée se compose de deux pieds, du sommier qui supporte les poutres de roulement, et d’une poutre-entretoise qui relie les pieds à leur base. Nous allons effectuer la construction dans cet ordre, puis nous assemblerons ces différentes pièces.

Construction des pieds de palée

Cette construction est l’une des plus délicates de ce projet, car il faut faire tenir ensemble quatre faces indépendantes, de forme non rectangulaire, et les souder presque sans accès à l’intérieur.

On va donc commencer par assembler deux faces contiguës, en les positionnant à l’aide des pièces d’espacement. Voici la disposition adoptée. Une règle lourde est maintenue sur le plan de travail. Noter qu’une plaque d’époxy (circuit imprimé de rebut) a été intercalée pour l’isolation thermique. Une des pièces est maintenue verticalement sur la règle par deux serre-joints ; la deuxième est plaquée horizontalement par une pince à ressort.

Maintien des pièces

Deux petits points de soudure sont réalisés. On peut ensuite vérifier la perpendicularité avant de continuer.

Maintien des pièces et soudage

Posons ensuite les pièces d’espacement intérieures dont le but est d’assurer la géométrie correcte du pied. Ici, c’est celle du milieu — il y en a trois. Elle est maintenue dans ses rainures de positionnement par deux paires de brucelles.

Pose des pièces d’espacement

On soude dans l’angle. Ici, c’est la pièce du haut.

Pose des pièces d’espacement

Après une dernière vérification de la perpendicularité, on pose un congé de soudure tout au long de l’angle. Voici l’aspect extérieur obtenu. Le léger dépassement d’une tôle est voulu, car conforme à la réalité. L’étain a un peu débordé, c’est inévitable, il y a toujours un travail de nettoyage après soudage.

Aspect extérieur

Pose de la troisième face. Cette fois, des pinces à ressort métalliques vont assurer le maintien. Même procédé : pose de légers points de soudure…

Pose de la troisième face

…vérification de la position, puis soudage complet.

Pose de la troisième face

Pour la face extérieure qui va fermer le caisson, les choses sont différentes. Étamage des bords en présence, ajout d’un bon paquet de soudure sur la quatrième face, en essayant de ne pas en mettre trop sur les bords…

Étamage de la quatrième face

…positionnement des pièces. Présence d’un pare-flamme de plomberie, car…

Pose de la quatrième face

…le soudage s’effectue au chalumeau ; si tout va bien, la soudure va s’écouler à l’intérieur des pièces. Cela se voit quand l’étain commence à perler dans les angles. Il serait difficile d’obtenir ce résultat avec un fer à souder.

Soudage de la quatrième face

Pied terminé, nettoyé.

Pied terminé

Construction des sommiers

C’est un peu plus facile que pour les pieds, car ici il n’y a qu’une pièce principale en U, qu’il faut bien sûr d’abord former.

J’ai prévu des pions de positionnement des poutres sur les sommiers, sous forme de tronçons de tube laiton ⌀ 2 soudés dans les trous adéquats. Le soudage se fait sur un gabarit dans lequel les morceaux de tube sont plantés, de façon à les maintenir bien verticaux.

Gabarit pour pions de positionnement

Gabarit pour pions de positionnement

Soudage des pions et des écrous M2 qui serviront à fixer les poutres sur les sommiers. Ici, ce sont des écrous en acier (pas en inox qui ne pourrait pas se souder), mais des écrous en laiton seraient préférables.

Soudage des écrous

Résultat. La flèche gravée indique l’orientation de la pièce, qui n’est pas évidente, mais qu’il faut absolument respecter. Notez la présence des mortaises qui recevront les supports de la passerelle supérieure.

Sommier vu de dessus

Passons aux pièces de fermeture du sommier, qu’il faut cintrer. J’utilise pour cela des forets de diamètre convenable, en appuyant sur un support en liège, souple mais résilient.

Cintrage des dessous de sommier

Résultat du cintrage.

Résultat des cintrages

Pour le soudage, le même problème se pose que pour les pieds, à savoir que l’accès à l’intérieur est limité, et qu’il faut maintenir ensemble des pièces de forme particulière. J’ai essayé la technique du « saucissonnage » avec du fil de fer galvanisé, dont j’ai vérifié qu’il ne prend pas la soudure. Son avantage est qu’il permet le maintien sur toute la longueur des pièces. L’inconvénient est qu’il n’est pas élastique comme des pinces à ressort, et qu’il se dilate sous l’effet de la chaleur, serrant ainsi moins efficacement les pièces. L’idéal serait un fil non soudable, élastique, supportant environ 400 °C. Est-ce que ça existe ?

Des cales en aluminium, donc également non soudables, sont placées à l’intérieur du sommier pour maintenir la pièce de fermeture en bonne position.

Saucissonnage des pièces

Voici l’aspect, peu engageant, après soudage au chalumeau.

Aspect après soudage

Mais un simple passage de tresse à dessouder améliore bien les choses.

Nettoyage avec tresse à dessouder

Pour les pièces d’extrémité, impossible de « saucissonner », donc le soudage sera manuel, au fer. Comme précédemment, j’introduis une bonne dose de soudure au plomb par les ouvertures, tout en maintenant la pièce plaquée avec un morceau de liège.

Soudage des pièces d’extrémité

Pièce d’extrémité soudée.

Pièce d’extrémité soudée

Voici les deux sommiers terminés.

Sommiers terminés

Construction des poutres entretoises

Ces pièces sont un peu plus faciles à monter. Seul le cintrage des extrémités est un peu délicat.

Je commence par souder les âmes sur les ailes de dessous, avec un montage à base de pinces à ressort. Remarquez la précision du positionnement des pièces grâce aux gravures et à leur reflet.

Soudage de l’âme sur l’aile inférieure

Soudage des nervures.

Soudage des nervures

Cintrage des ailes supérieures, à l’aide de forets et d’une pince à becs ronds pour l’ajustement.

Cintrage des ailes supérieures

Plusieurs essayages sont nécessaires.

Montage à blanc

Montage à blanc montrant une petite lacune.

Montage à blanc, détail

Soudage des chapes de bouts.

Soudage des chapes de bouts

Soudage de l’aile supérieure en pressant l’ensemble avec une plaque de liège.

Soudage de l’aile supérieure

Assemblage des palées

Les palées doivent être correctes géométriquement. Un gabarit de montage s’impose donc. Le voici avec une palée installée, en attente de soudage. Les petites pièces visibles en bas à droite, les connecteurs de poutre entretoise, sont montés aussi à ce moment.

Gabarit de montage de palée

Les piges ⌀ 2,0 et 1,2 mm positionnent parfaitement les pièces les unes par rapport aux autres.

Gabarit de montage de palée, vue rapprochée

Ensuite, soudage des pieds sur le sommier. La photo a été prise après nettoyage.

Soudage des pieds dur le sommier

Arrivé ici, on peut dire que le plus dur est fait – ou presque !