Page créée le 24/08/2015.
Dès que l’on veut par exemple percer un circuit imprimé, on a besoin d’un support de perceuse. Si, de plus, on utilise des forets au carbure, bien plus efficaces que ceux en acier dit rapide, mais aussi beaucoup plus cassants, il faut choisir un support très rigide, qui ne fléchisse pas pendant l’utilisation. Cette nécessité vaut aussi si l’on désire utiliser la mini-perceuse en fraiseuse — pour le plastique seulement, il ne faut pas demander l’impossible !
Donc les critères de choix seront l’épaisseur du socle, la grosseur de la colonne. Viennent ensuite la distance de travail entre la colonne et l’axe de perçage, la hauteur maximale de travail, etc. Il faut aussi qu’il y ait le minimum de jeu, mais c’est difficilement vérifiable sur catalogue ou dans le magasin ! Évidemment, il faut que le support soit compatible avec le collet de la perceuse.
J’ai bien sûr choisi un support compatible avec ma perceuse Proxxon. Il y a deux modèles possibles : le MB 140/S et le MB 200. J’ai retenu le moins cher. On verra si j’ai eu raison ou pas.
Côté rigidité et jeu minimum, ça va. La colonne est un rond d’acier chromé de 20 mm de diamètre sur 300 de long, fixé dans un socle en fonte d’aluminium d’une épaisseur maxi de 30 mm, muni d’un guide à 90° et de trous de fixation pour étau ou table XY. La tête de perçage coulisse sur des portées haute et basse distantes de 75 mm et est guidée par une tige également chromée située à 40 mm de l’axe de colonne. La distance entre ce dernier et l’axe de perçage est de 150 mm. Enfin, l’inclinaison de l’axe de perceuse est réglable de −90 à +90°.
Tout ceci est intéressant, mais j’ai assez rapidement constaté certaines faiblesses mécaniques.
Premier incident : casse du pivot qui permet d’incliner l’axe de perceuse. La fonte d’aluminium n’a pas résisté à la pression de la vis, sans la moindre rondelle pour répartir l’effort, en raison de la trop faible épaisseur de métal à cet endroit (au jugé : 1 mm).
Il faut préciser que cette possibilité d’incliner l’axe de la perceuse n’est pas très utile, en tout cas pour percer, puisque l’axe de déplacement reste vertical ! Je m’en suis servi par exemple en positionnant la perceuse horizontalement, munie d’un disque scie, pour faire une sorte de scie à onglets.
Réparation : j’ai remplacé la vis BTR M5 d’origine par une plus longue de façon à pouvoir intercaler des rondelles larges portant sur l’extérieur de la pièce, qui possède une couronne de 10 mm d’épaisseur. Le taraudage du support a 2 mm d’épaisseur. Ça devait tenir, et, jusqu’à présent, ça a tenu !
Deuxième incident : la vis de blocage sur la colonne ne serre plus et saute. À l’examen, le filet est intact ; ce serait donc le taraudage — dans l’alu — qui serait foiré ? Eh bien non ! Avec une vis BTR à la place de la vis d’origine, ça serre correctement, et pourtant il n’y a qu’un dixième de mm de plus sur le diamètre extérieur de la vis.
J’ai muni la vis d’une clé Allen (merci Ikéa !) collée à demeure, mais qu’il faut recoller de temps en temps ! Cette réparation tient depuis des années, malgré de nombreuses manœuvres.
Vous pouvez remarquer sur la vis une entretoise qui n’a aucune utilité en tant que rallonge, mais qui permet simplement de compenser la trop grande longueur de la vis pour laquelle je n’avais pas le choix !
Dernières nouvelles : le taraudage dans l’alu a fini par foirer. Donc suppression du restant de filet par perçage ⌀ 5 et ajout d’un écrou 6 pans derrière la bride.
Il y a aussi un défaut sur le guide d’équerre du socle : il a du jeu, et vous avez beau serrer la vis moletée au maximum, rien à faire ! Cause : la languette de section trapézoïdale censée guider et bloquer l’ensemble est trop maigre pour se coincer dans la rainure. Remède : une plaquette de laiton ép. 2/10 percée et mise en forme pour augmenter un peu la section totale. Avec ça, plus de jeu, même avec un serrage modéré.
Pour du Proxxon, ça fait quand même beaucoup de défauts, n’est-ce pas ? Le modèle à 70 € est peut-être meilleur, mais je ne peux rien en dire, sinon que d’après la photo, le guidage s’effectue par glissières trapézoïdales, donc à jeu réglable, et que l’ensemble de la tête pivote, ce qui permet des perçages obliques. Il me semble que l’on peut aussi bloquer le coulissement pour travailler en fraisage, mais sans réglage micrométrique.
Avant d’avoir une presque vraie fraiseuse, et comme j’avais installé une table XY sur le support, j’ai voulu pouvoir régler la hauteur de travail de façon à fraiser des pièces en plastique, comme un fond de châssis de wagon pour y coller un timon à élongation. Il est toujours possible d’utiliser la butée de profondeur, mais alors, il faut garder une main sur le levier, et l’on n’est pas sûr de pouvoir reproduire la même profondeur, car il n’y a aucun repère.
J’ai donc installé une longue tige ① filetée M6 (ainsi, l’avance, égale au pas, vaut 1 mm par tour). Cette tige filetée se visse dans la partie fixe du support ② et prend appui en bas sur la partie mobile, dont la zone en contact est protégée par une plaquette, en laiton ou en maillechort ③. La longueur de la tige, d’environ 180 mm, est suffisante pour pouvoir la manœuvrer facilement sans être gêné par la colonne ou la butée de profondeur.
Il n’y a pas trop le choix pour placer cette tige, coincée entre le ressort de rappel qui entoure la colonne et la vis de butée de profondeur. Son axe doit se situer à 10 mm de celui de la vis de butée. Il est possible de monter à son extrémité supérieure un bouton de potentiomètre pour axe ⌀ 6.
Naturellement, il ne faut pas espérer une grande précision de ce dispositif. En revanche, il faut l’utiliser en conjonction avec la butée de profondeur, sinon, il arrive que la fraise s’engage dans la matière et la perfore (incident vécu !). En d’autres termes, il faut que la partie mobile du support soit complètement immobilisée.
Le guidage de la partie mobile se fait en deux points : sur la colonne d’une part, et sur une tige métallique ⌀ 5 ① d’autre part. Côté colonne, il y a un jeu non rattrapable. Mais de l’autre, la tige coulisse dans une noix de bronze ② qui n’a pratiquement aucun jeu au début, mais qui en prend progressivement du fait de l’usure.
Le remède est de fendre cette bague ② pour lui donner une certaine souplesse sur le diamètre, et de mettre une vis M4 de rattrapage de jeu ③ qui appuiera sur la bague. Il faut serrer modérément la vis BTR ③, à la main, en trouvant un compromis entre le jeu minimum et le bon coulissement sur la tige-guide. Les pros trouveront que ce montage manque d’élasticité, et le coulissement n’est pas forcément très régulier sur la tige pas rectifiée au 1/100e. C’est pourquoi je l’ai remplacée par un rond de stub ⌀ 5 qui, lui, est censé être rectifié. Cela permet de corriger un peu le jeu qui, auparavant, atteignait au moins 1/10e.
Ici, la tige guide chromée n’est pas encore remplacée par le stub. Cotes de cette tige :
Grâce à toutes ces réparations et tous ces aménagements, j’arrive quand même à travailler correctement avec ce support. Mais est-ce que je peux honnêtement le conseiller ?
Support de perçage Micromot
MB 140/S réf. 28606
49,16 € — prix 2015
chez micro-modele.fr
Support de perçage Micromot
MB 200 réf. 28600
70,00 € — prix 2015
chez micro-modele.fr