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23/01/20237/03/2023.

Comment maintenir replié un pantographe (type MT Jouef)

Constat

Le pantographe type MT Jouef est assez fin, mais il présente quelques simplifications. En particulier, il lui manque une double barre sous l’archet (flèche rouge). Il possède aussi un système de maintien en position repliée peu discret (flèche orange).

Comparaison d’un panto MT réel avec le modèle Jouef

De plus, ce dispositif n’est pas facile à utiliser : les griffes pointées par la flèche orange doivent être insérées sous les attaches des ressorts de levage : il faut les positionner alternativement en poussant vers la droite puis vers la gauche en forçant un peu. Par conséquent, comme j’ai enlevé la vis centrale de fixation du pantographe, qui reste simplement collé sur ses isolateurs, il y a toujours un risque de le décoller.

L’idée est de faire les barres manquantes en acier (corde à piano), et de remplacer le maintien mécanique par un maintien magnétique, grâce à un aimant. Cette idée n’est pas de moi : elle est utilisée sur un modèle au 1:32, dont je n’ai malheureusement pas noté les références, et a été aussi donnée par un membre du forum Loco-Revue. Le tout est d’arriver à faire quelque chose de suffisamment discret.

Réalisation

La barre unique, et non double comme en réalité, sera fixée par perçage des pattes latérales de l’archet, juste sous les ouvertures recevant les cadres supérieurs du pantographe.

Succession des opérations

J’aplatis l’archet pour dégager l’accès aux pattes latérales — une autre méthode serait de désolidariser l’archet proprement dit de la pièce support.

Aplatissement de l’archet

Je perce un trou ø 0,5 juste en dessous du perçage oblong existant. La barre sera un peu trop basse, mais je ne vois pas comment faire autrement. Le diamètre des trous est légèrement augmenté à l’aide d’un équarrissoir, pour faciliter l’insertion de la barre.

Archet percé

Je prépare un morceau de corde à piano ø 0,5 × 10 (environ). Après avoir constaté que l’aimant ne prend pas bien la barre ronde, ce qui fait que l’archet se met de travers, je soude (il est possible de coller) une petite pièce rectangulaire de fer blanc (boîte de conserve) d’environ 2 × 1 mm au milieu de la barre.

Soudage d’une petite plaque d’acier doux

Il s’avère que cette pièce est trop petite, et n’empêche pas l’archet de se mettre de travers. Je la remplacerai donc par une pièce carrée, de 2 × 2 mm (voir plus loin).

J’insère la barre dans les trous, et je la colle aux extrémités à la cyano­acrylate, en maintenant la position parallèle de la plaquette et de l’archet avec une pince à ressort. Je m’assure avant le dépôt de colle que les deux branches de la pince soient bien parallèles.

Collage de la barre sous l’archet

Cliquez sur la photo pour zoomer.

Je coupe les pattes selon la ligne rouge. Attention : les griffes restantes ne doivent pas être supprimées, car elles servent à maintenir l’archet horizontal lorsque le pantographe est levé. L’opération n’est pas très facile, le métal utilisé étant assez dur. Il faut donc utiliser une pince coupante robuste, ou un disque abrasif (quoique dans ce dernier cas, la chaleur risque de détériorer le joint de colle : à faire de préférence avant le collage).

Aspect de la barre collée et des griffes coupées

Les cornes de l’archet sont ensuite remises en forme avec une pince à becs ronds.

Mise en place de l’aimant

L’aimant est collé sur la traverse centrale du châssis de pantographe, sur une rehausse en polystyrène, là où se trouve le taraudage pour la vis de fixation (que j’ai enlevée).

Premiers résultats

Ces résultats ne sont pas concluants :

Deuxième tentative

Le nouvel aimant ø 2 × 1, dont l’épaisseur réelle est en fait de 0,8 mm, est collé sur la tête réduite tant en diamètre (pour atteindre 2,2 mm) qu’en hauteur (1 mm) d’une vis M1,6 elle-même raccourcie à 2 mm, vissée dans le trou de fixation du pantographe. Je pense pouvoir ainsi régler la hauteur de l’aimant par rapport au châssis. Le collage est fait à la colle cyanoacrylate.

Je remplace la plaquette d’archet par une autre carrée, de 2 × 2 mm, disposée selon une diagonale. Le mieux serait une forme ronde qui s’adapterait de manière optimale à l’aimant.

Collage des pièces :

Collage de l’aimant et de la plaquette d’archet

Collage de l’aimant et de la plaquette d’archet

Vue de dessous.

Collage de l’aimant et de la pièce d’archet

Le pantographe est remonté sans difficulté.

Pantographe remonté, déplié

Cliquez sur la photo pour zoomer sur l’aimant.

Cette fois, le résultat est satisfaisant. Le maintien replié est efficace, et l’effort pour déplier le pantographe est modéré.

Pantographe remonté, replié

Cliquez sur la photo pour zoomer sur l’aimant et la plaquette d’archet.

En position repliée, l’archet est quasi parfaitement d’aplomb (cela dépend bien sûr du soin avec lequel les pièces ont été collées).

Vue de profil du pantographe replié

Comparaison avec montage d’origine

Voici quelques photos pour donner une idée de l’aspect obtenu. Concernant la position repliée, on ne distingue aucune différence de géométrie ; le pantographe modifié serait même un peu plus plat. Quant à la plaquette ajoutée sur l’archet, je vous laisse juge de sa discrétion ou non.

À gauche, pantographe modifié ; à droite, pantographe d’origine.

Comparaison des pantographes abaissés

Comparaison des pantographes levés

Vue de trois-quarts de la machine

Vue de trois-quarts en plongée de la machine

Conclusion

La modification est un peu délicate à réaliser, en particulier les perçages de l’archet. D’autre part, une simplification envisageable serait d’utiliser un aimant ø 2 × 2 mm, dont la hauteur permettrait de se passer de la vis de réglage, finalement peu utile.

L’aspect est-il plus discret que la solution d’origine ? Cela peut se discuter. Est-ce plus pratique ? Là, je peux affirmer que oui, sans aucun doute.

Attendez, ce n’est pas fini !

J’imagine une autre solution, très semblable, mais qui simplifie le montage tout en supprimant la plaquette collée sous l’archet, ce qui va contribuer à son réalisme.

La justification de cette plaquette était d’éviter que l’archet se mette de travers sous l’action de l’aimant. Il y a une solution sans plaquette : elle consiste à prévoir sur l’aimant une petite cale fendue qui va bloquer la barre de l’archet dans la position correcte.

D’autre part, je supprime la vis qu’il fallait usiner. Pour compenser le manque de hauteur résultant, je rajoute un aimant, ce qui renforcera un peu la force d’attraction de l’ensemble. Voici le dessin de principe de ce nouveau dispositif.

Dessin de principe du nouveau dispositif

Processus

On pourra penser qu’un seul aimant de hauteur 2 mm sera plus simple que deux de hauteur moitié, mais je n’ai que ces derniers en stock, et, surtout, cela facilite le réglage de l’archet.

Nouveau résultat

Pantographe levé montrant le nouveau dispositif à aimants. Il va de soi qu’un peu de peinture grise camouflera cela.

Pantographe levé montrant le nouveau dispositif

Cliquez sur la photo pour zoomer. Remarque : on voit sur l’agrandissement que ni les aimants, ni la cale ne sont bien centrés. Mais ce qui importe, c’est la position correcte de l’archet, comme on le voit ci-dessous.

Pantographe abaissé montrant la position correcte de l’archet

Cliquez sur la photo pour zoomer.

Enfin, voici une autre vue du pantographe déplié mettant en évidence l’absence de plaquette sous la barre de l’archet.

Absence de plaquette sur la barre de l’archet

Nouvelle (et dernière ?) conclusion

Je pense que cette nouvelle solution est plus facile à mettre en œuvre que la précédente, et améliore encore l’aspect du pantographe. Le seul reproche que je pourrais lui faire est qu’il faut bien centrer l’archet lorsqu’on replie le pantographe, de façon que la barre s’engage correctement dans la fente. On n’y arrive pas forcément du premier coup.

Dernière minute

J’ai constaté une tendance constante de l’archet à se mettre de travers, quelle que soit la technique employée. La cause en est que les branches supérieures du pantographe sont légèrement trop longues (0,3 ou 0,4 mm). La conséquence est que, lorsque le pantographe est plié, elles se chevauchent et jouent alors un rôle de bielles contrariées qui font pivoter l’archet. Illustration :

Illustration du mauvais pliage du pantographe

Je ne vois que deux solutions pour résoudre élégamment ce problème :

Je vais faire des essais de brasage à l’argent sur de la corde à piano…

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