Page créée le 15/09/2020.
Comme déjà dit, la casse a été limitée, mais réelle. La plus grave est celle d’un pivot de bogie, celui qui a deux portées (les petits tétons visibles de part et d’autre du pivot).
Sur le bogie correspondant, la chape qui recouvre la vis sans fin a un bras cassé. Or ces bras maintiennent le bogie dans la caisse lorsqu’on soulève la machine. À droite, la pièce en aluminium qui va remplacer ce bras.
Autres dommages : une rambarde est tordue. Deux pantos envolés, mais intacts. Un boisseau de tampon, idem. Flancs de bogies déboîtés, fils arrachés. Les marquages de flanc SNCF et CC 40105 sont passablement abîmés, et le flanc lui-même a quelques marques, comme s’il avait reçu une grêle de cailloux. Pièces non retrouvées : un tuyau d’alimentation de vérin, une entrée de sablière.
Le plus important est de réparer le pivot. Collage à la résine époxy à prise lente (le collage sera meilleur qu’avec de l’époxy rapide). Noter que ce pivot ne sert qu’à transmettre au châssis la traction du bogie — ce qui n’est pas rien. L’appui est assuré par les portées en deux points. Pendant la polymérisation, les pièces sont maintenues simplement par un morceau de ruban adhésif.
Ensuite, tentative de collage du bras de chape à l’époxy, qui échoue. La colle n’adhère pas au plastique, que j’avais pourtant rayé pour améliorer l’accrochage. Collage refait à la cyanoacrylate, en conservant la couche d’époxy qui adhère bien à l’aluminium.
C’est à ce moment que j’ai décidé d’abaisser la caisse. En effet, celle-ci est trop haute de 0,5 à 1 mm. Puisque la machine est démontée, pourquoi ne pas en profiter ? L’idée est de creuser les cuvettes des bogies qui reçoivent les pivots. Comme ces derniers ont leur extrémité arrondie, je vais utiliser une fraise sphérique, de diamètre 2,5 (l’idéal aurait été ⌀ 3, mais je n’ai pas). Naturellement, il faut procéder prudemment et contrôler souvent l’avancement de l’usinage.
Tout d’abord, démonter quasi totalement le bogie. Noter que l’essieu bandagé est celui situé vers l’extrémité de la locomotive. Sur cette photo, le pivot n’est pas encore collé, et la chape, intacte, est celle de l’autre bogie…
Ensuite, protéger l’intérieur très gras de la cage de vis sans fin pour éviter la pénétration de copeaux.
Enfin, usinage de la cuvette. Prudemment, je n’enlève pour commencer que 0,5 mm de matière. Le plus difficile est de bien centrer la fraise.
Voici d’abord le dispositif de contrôle : une simple vis à tête fraisée qui va porter au fond de la cuvette.
Voici un exemple de mesure de contrôle. Naturellement, une mesure a été effectuée avant usinage.
Une autre vérification, plus importante que la précédente, consiste à regarder la hauteur du châssis posé successivement sur chaque bogie.
A priori, les deux bogies sont pratiquement à la même hauteur. Mais attention : les essais ont été faits sur le même pivot, celui qui est intact. De l’autre côté, il y a les tétons de portée en deux points à régler. Je les fraise sur environ 0,5 mm. Vérification au pied à coulisse, rectification puis arrondi des bouts à la lime.