Page créée le 10/07/2012.
J’ai d’abord logiquement essayé les moteurs Peco, avec contacts auxiliaires à acheter en supplément pour l’alimentation du cœur et la rétrosignalisation. Très bruyants, très gourmands. Comme une commande d’itinéraire peut faire fonctionner plusieurs moteurs simultanément, la consommation globale aurait pu atteindre jusqu’à dix ampères.
Vous allez me dire « décharge capacitive ». Je vous répondrai que certes, cela permet de fournir un courant instantané important. Mais il est commuté par quoi, ce courant ? Eh bien, par un relais, un transistor ou un thyristor : matériel encombrant, nécessairement à proximité du moteur (il faut éviter les chutes de tension dues à des fils trop longs), complication d’une carte électronique, etc. Et il faut un assez gros condensateur (environ 10 000 µF) pour chaque moteur. Ensuite, après chaque utilisation, il faut le recharger, ce condensateur. Cela peut prendre plusieurs secondes (c’est fonction du courant de charge), temps pendant lequel l’aiguille est paralysée. Vous n’êtes pas convaincu ? Pensez à la chasse d’eau de vos toilettes : c’est exactement le même principe : vidage rapide, remplissage lent !
Je me tourne donc vers la solution des moteurs lents. Ceux-ci sont généralement munis d’origine des contacts auxiliaires adéquats, mais ils sont nettement plus chers. Parmi les moins onéreux, il y a les Fulgurex. Lorsqu’on entend ce nom, on pense tout de suite Qualité Suisse… Grossière erreur, on le verra plus loin !
Pas trop chers, pas trop difficiles à installer. Premiers essais : pour la même tension (continue dans un premier temps), certains moteurs vrombissent comme une Formule 1, d’autres avancent à la vitesse d’une tortue rhumatisante, d’autres encore n’arrivent même pas à démarrer ! Autre problème : les ressorts des contacts auxiliaires ont une fâcheuse tendance à s’échapper. J’en ai ainsi perdu plusieurs, retrouvés miraculeusement, parfois un jour plus tard. Donc penser à bien utiliser le blister comme protection, simplement pour récupérer un ressort baladeur. Mais il faudra aussi le charcuter, ce blister, car il ne peut pas tout envelopper jusqu’au point de pivotement de la tringle de commande. Très bien étudié, tout ça !
Ensuite, la mécanique : il y a un jeu terrible dans la transmission à vis sans fin, dont la roue se déporte à chaque changement de sens. Cela mène parfois à un coincement : le moteur reste bloqué en fin de course, et on ne peut le libérer qu’à la main, en faisant tourner la vis sans fin… sans se tromper de sens, après avoir ôté le blister, donc en risquant d’égarer un ressort ! Enfin, cherry on the cake, la matière plastique se déforme, mais est malgré tout extrêmement cassante : inutile d’essayer de déclipser le moteur dont les pattes de retenue sont tordues, elles cassent comme du verre. Même chose pour le maintien de la vis secondaire. Bref : une grosse camelote, pour rester poli !
La prochaine fois, ce sera du Tortoise ou rien ! Oui, mais les Tortoise restent sous tension en fin de course, et consomment donc du courant inutilement, même si ce n’est pas grand-chose…
Et pourquoi restent-ils sous tension en fin de course, les Tortoise ? Pour économiser un contact ? Je ne crois pas. À mon avis, c’est que leur transmission à engrenages est réversible, et que l’aiguille pourrait se déplacer et se décoller sous l’effet de vibrations, si le moteur cessait d’être alimenté. C’est le principe du moteur couple (stall motor en anglais), capable d’appliquer une force tout en restant immobile.
What to do yeah.
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I really don’t know,
I really don’t know what to do
The Rolling Stones - Aftermath - 1966
Peco nous sort un système complet de commande d’aiguilles par servo-moteurs, avec possibilité de réglage de la vitesse et des positions extrêmes. Fonctionnement possible en analogique et en numérique, pour un prix qui me semble raisonnable. À suivre…
Le système Peco est en fait celui d’un fabricant probablement chinois, ANE Model, chez lequel on peut le trouver moins cher et avec plus d’options.
Il y a aussi Tam Valley Depot qui produit un système semblable aux USA, et moins cher.
Mais il y a mieux ! J’ai trouvé moyen d’adapter très simplement un servomoteur équipé d’un contact inverseur pour alimenter le cœur d’aiguille, en remplacement direct d’un moteur Fulgurex. La commande fera appel à un décodeur d’accessoires spécialisé, le Switchpilot Servo de chez ESU, d’un prix modéré. Ceci fait l’objet d’un autre article…
Good day sunshine!
Good day sunshine!
The Beatles - Revolver - 1966
Une bonne année, décidément, 1966…
Cerise sur le gâteau — j’ai horreur
du franglais, pas de l’anglais…
Comprenez bouse, pour ne pas rester poli.